Etude bactériologique des infections nosocomiales dans les services de Chirurgie (Chirurgie générale, Gynécologie, Traumatologie, Urologie) et d'Urgence-réanimation à l'Hôpital Gabriel Touré
Abstract
Dans le but d'étudier les aspects bactériologiques des infections nosocomiales dans les services de chirurgie et d'urgence-réanimation à l'Hôpital Gabriel Touré (HGT), nous nous sommes fixés les objectifs suivants : identifier les différentes bactéries responsables d'infections nosocomiales ; étudier leur sensibilité aux antibiotiques ; identifier les phénotypes de résistance de ces bactéries aux antibiotiques. D'octobre 1995 à septembre 1996 nous avons colligé 198 cas d'infections nosocomiales dans les services de Chirurgie et d'urgence-réanimation à l'HGT dont 53 p.100 de sexe masculin et 47 p.100 de sexe féminin chez lesquels nous avons effectué des prélèvements bactériologiques. Nous avons étudié les produits pathologiques à l'Institut National de recherche en santé publique (INRSP) dans le service de bactériologie. Les bactéries ont été identifiées selon les méthodes classiques et nous avons testé leur sensibilité aux antibiotiques par la méthode de diffussion en gélose selon la technique de Keyby Bauer modifié par Chabbert. Mous avons estimé le taux d'infection globale de 8,78 p.100. Selon le service d'infection ce taux d'infection était plus élevé en traumatologie (13,91 p.100) suivi de l'urgence-réanimation (19,22 p.100) et de la gynécologie (9,41 p.100). En urologie et chirurgie générale ces taux ont été plus faible (6,32 p.100 et 4,54 p.100 respectivement). Nous avons étudié 355 souches bactériennes dont E. coli (19 P.100), P. mirabilis (15 P.100), K. Pneumoniae (12 p.100), P. aeruginosa (12 p.100) C. freundii (4 p.100), P. alcalifaciens (3 p.100), E. agglomerans (3 p.100), A. calcoaceticus (2,5 p.100), M. morganii (2 p.100), K. oxytoca (1 p.100), C. diversus (1 p.100), P. rettgeri (1 p.100), E. cloacae (1 p.100), Pseudo.spp (1 p.100), streptocoques (1 p.100), P. stuartii (0,5 p.100), soit 295 bacilles Gram négatifs (BGN) et 60 cocci Gram positifs (C(+)). Parmi les BGN E.Coli et P. mirabolis ont été les espèces les plus sensibles aux bêta-lactamines respectivement 26 p.100 et 20 p.100 à l'ampicilline. La céfotaxine a été la bêta-lactamine la plus active sur les BGN. La sensibilité des BGN aux aminosides se présentait comme suit : Gentamicine (54 p.100), Tobramycine (68 p.100), Kanamycine (65 p.100) et amikacine (85 p.100). Les tétracyclines avaient une mauvaise activité sur les BGN : minocyline (34 p.100), doxycline (25 p.100) et tétracycline (3 p.100), par contre les fluoroquinolones avaient une bonne activité (pefloxacine 93 p.100 et ciprofloxacine (98 p.100). La résistance de S. aureus a été estimée à 30 p.100 à l'oxacilline et 96 p.100 à la péniciline G. Nos souches de S. aureus étaient sensibles aux aminosides (82 p.100). A l'exception de la lincomycine (12 p.100), les macrolides et apparentés étaient très actifs sur les S. aureus à 73,2 p.100. Parmi les 295 BGN isolés nous avons identifié : le phénotype sensible aux bêta-lactamines (9 p.100, le phénotype pénicillinase (40,5 p.100), le phénotype céphalosprinase deréprimé (18,9 p.100, le phénotype bêta-lactamase à spectre étendu (6 p.100), le phénotype cefuroximase (1 p.100). Les phénotypes résistants aux aminosides étaient de : phénotype G (7,79 p.100), KTG (17,9 p.100) et GT (4,7 p.100). Parmi les 57 S. aureus isolés, les phénotypes résistants aux bêta-lactamines étaient : phénotype pénicillinase (66 p.100), et phénotype pénicillinase et PLP2a (30 p.100), phénotypes résistants aux aminosides : phénotype KT (4 p.100), KG (7 p.100), KGT (4 P.100) et KGTA (2 p.100) ; phénotypes résistants aux MLSB : L(36 p.100) LEO (13 p.100), LO (9 p.100), SELO (8 p.100), SLO (7 p.100), EO (4 p.100), E (2 p.100) et PSL (2 p.100). Nous pouvons noter que malgré l'antibioprophylaxie l'infection était fréquente dans nos services. De plus les bactéries isolées étaient résistantes aux antibiotiques les plus fréquemment prescrits (ampiciline, gentamicine, et lincomycine). Les règles d'hygiène et d'asepsie doivent être préférées à l'antibioprophylaxie systématique.