Evolution de la consommation d'antibiotiques et le profil de sensibilité des principales bactéries isolées au CHU de Treichville de 1999 à 2008
Abstract
L'émergence et la multiplication des bactéries résistantes aux antibiotiques est actuellement un problème de santé publique. Les recommandations disponibles pour le contrôle de l'antibiorésistance à l'hôpital préconisent la mise en place d'une surveillance continue croisant les données de la consommation et celle de la résistance. Notre étude se propose d'étudier l'impact de la consommation des antibiotiques sur l'évolution de la sensibilité des souches bactériennes isolées de 1999 à 2008 au CHU de Treichville. Il s'agit d'une étude rétrospective qui a été conduite sur une période de dix ans (1 janvier 1999 au 31 décembre 2008).Elles a porté sur 2625 souches bactériennes isolées au laboratoire de bactériologie du CHU de Treichville à partir des produits pathologiques des malades hospitalisés. Le comptage des souches s'est effectué à partir du registre pour antibiogramme du service. L'étude de la consommation concernait les antibiotiques suivants : Amoxicilline, Amoxicilline + acide clavulanique, Oxacilline, Cefuroxime, Cefotaxime, Ceftriaxone, Gentamycine, Tobramycine, Netromicine, Ciprofloxacine, Ofloxacine. La consommation d'Amoxicilline est significativement associée à l'émergence de la résistance chez les entérobactéries du groupe I (E.coli, Proteus). Concernant E.coli la sensibilité diminue de 53,8 p.100 (1999) à 6,2 p.100 (2008) alors que pour les Proteus, la sensibilité chute jusqu'à 0 p.100 en 2006 lorsque la consommation est passée de 80.000g (1999) à 148.334g (2008). L'utilisation des C3G a été associée à l'émergence de la résistance à ces molécules chez les Klebsielles de 87 p.100 (1999) à 52,9 p.100 (2007) lorsque la consommation est passée de 7000g (1999) à 18941g (2007). Par ailleurs, l'utilisation des Fluoroquinolones était significativement associée à l'émergence de la résistance à cette molécule chez E. coli, la sensibilité est passée de 100 p.100 (1999) à 57,1 p.100 (2008) parallèlement à l'accroissement de sa consommation de 1500g (1999) à 6078g (2008). Du point de vue général, nous avons remarqué qu'en raison de la baisse de leur consommation, les aminosides agissent de façon satisfaisante sur toutes bactéries étudiées. Par contre, les bêtalactamines à des degrés divers posent des problèmes d'utilisation en raison de leur consommation abusive.