Génotypage et exploration du polymorphisme nucléotidique de CCR5, récepteur de chimiokines et corécepteur majeur du VIH-1, à Bamako.
Abstract
L'entrée du VIH dans ses cellules cibles requiert à la fois la molécule CD4 comme récepteur principal et un récepteur de chimiokines comme co-récepteur. Selon leurs tropisme cellulaire, les virus utilisent l'un ou l'autre des deux corécepteurs majeurs CCR5 et CXCR4. CCR5 étant impliqué majoritairement dans les primo-infections. Ainsi une délétion homozygote de 32 paires de bases dans le gène codant pour CCR5 a été décrite chez des sujets qui demeurent non infectés malgré de multiples expositions au virus (1 p.100 des populations caucasiennes) Le génotype hétérozygote, sans empêcher l'infection, retarderait considérablement sa progression vers le SIDA. Cet allèle de résistance naturelle à l'infection serait rare chez les populations d'origines africaine et asiatique. Néanmoins des cas de résistance à l'infection chez des non porteurs de la dite mutation ont été rapportés. Le but de cette étude, menée à Bamako chez des sujets africains, était de faire le génotypage de CCR5 d'une part et d'explorer le polymorphisme nucléotidique d'une portion du gène CCR5 contenant le site de la délétion delta 32 d'autre part. Trois groupes extrêmes de sujets selon le statut VIH/SIDA ont été testés. A savoir 100 séropositifs malades du Sida, 30 séropositifs asymptomatiques et 100 séronégatifs exposés. Pour le génotypage, une portion du gène CCR5 contenant le site potentiel de la mutation delta 32 a été amplifier par réaction de polymérisation en chaîne (PCR) suivie d'une électrophorèse sur gel d'agarose. L'exploration du polymorphisme nucléotidique a été fait par séquençage automatique direct des amplicons de la PCR de génotypage. Tous les sujets de l'étude (100 p.100 ) ont été génotypés homozygotes pour l'allèle normal sans la délétion Δ 32. L'analyse des séquences d'ADN tout en confirmant le génotype a mis en évidence des divergences 1 à 4 p.100 entre les échantillons. Les séquences des malades et celles des séronégatifs présentent de fortes homologies, malgré quelques mutations mononucléotidiques isolées. Celles des sujets VIH-1+ asymptomatiques présentent toutes une même zone de micro hétérog滩槩攠瑮敲氠獥瀠獯瑩潩獮ㄠ㤳攠⁴㔱⸲ sence probable d'autres mutations ponctuelles dans cette portion du gène CCR5. Il serait important de les caractériser et d'étudier leurs effets éventuels sur l'expression d'un récepteur fonctionnel et surtout sur l'évolution de l'infection chez ceux qui les portent.