Evaluation du niveau de sensibilité des vecteurs du paludisme au DDT et aux insecticides préconisés pour l'imprégnation des supports au Mali
Abstract
Le paludisme est une maladie parasitaire grave qui tue plus d'un million d'enfants de 0 à 5 ans, chaque année, dans le monde. La lutte antivectorielle, notamment, la réduction du contact homme-vecteur est l'un des axes prioritaires de contrôle de cette maladie. Dans ce cadre, l'OMS recommande la vulgarisation des matériaux imprégnés d'insecticides aux Programmes Nationaux de Lutte contre le paludisme. Cette stratégie pourrait être dangereusement compromise par le phénomène de la résistance des vecteurs aux insecticides. Cette étude avait donc pour but d'évaluer le niveau de sensibilité des vecteurs du paludisme aux insecticides préconisés pour l'imprégnation des supports au Mali. Elle devait par ailleurs, étudier la répartition de l'allèle mutant kdr au sein de la population vectrice. Les tests de sensibilités ont été effectués sur des femelles d'An. gambiae s.l. et d'An. funestus, dans les conditions naturelles du milieu. Les populations d'An. gambiae s.l. testées étaient composées de 96 p.100 d'An. gambiae s.s. et de 4 p.100 d'An. arabiensis. Le test de rémanence a été réalisé selon le protocole standard de l'OMS, avec des moustiquaires imprégnées de perméthrine. En zone inondée, tous les vecteurs étaient sensibles à tous les insecticides testés. Par contre, en zone exondée, An. gambiae s.l. était résistant à la perméthrine et au DDT. La sensibilité de ce vecteur était réduite à la deltaméthrine et à la lambdacyhalothrine. Les temps de "knock down" ont été plus rapidement observés en zone inondée qu'en zone exondée, où le niveau de résistance aux insecticides était plus élevé. Le gène kdr n'a été retrouvé qu'à Pimpéréna (zone exondée) et uniquement sur la forme S de l'espèce An. gambiae s.s.. L'efficacité des moustiquaires imprégnées après six (6) mois d'utilisation a confirmé la bonne sensibilité des moustiques de la zone rurale de Sélingué à la perméthrine.