Impact du traitement de masse (TDM) au praziquantel sur la prévalence et l'intensité de Schistosoma haematobium en milieux scolaires du district de Bamako
Résumé
Pour lutter efficacement contre la schistosomose de nombreuses résolutions ont été prises par l'OMS pour maitriser d'abord l'infection, puis pour l'éliminer ensuite. Le but de notre étude était d'étudier l'évolution de la prévalence et de l'intensité de l'infection due à Schistosoma haematobium en milieu scolaire du district de Bamako de 2011 à 2014. Il s'agissait d'une étude transversale prospective descriptive à passage unique. La sélection des écoles enquêtées a été faite en exploitant les images satellitaires en vue de couvrir l'ensemble du district. Les écoles ont été ensuite réparties deux strates (I & II) définies en fonction de la distance qui les sépare des cours d'eau (fleuve Niger et affluents). La population d'étude était composée par les élèves âgés 8 à 15 ans. La recherche et la quantification des oeufs de Schistosoma haematobium ont été faites par la technique de filtration de 10 ml d'urines prélevées entre 10 heures et 14 heures. Au total 672 élèves dont 349 (51,9 p.100 ) garçons et 323 (48,1 p.100 ) filles réparties dans vingt-neuf écoles ont été inclus dans l'étude. La prévalence de l'infection due à Schistosoma haematobium était de 16,2 p.100 (109/672). De 2011 à 14,7 p.100, la prévalence globale de l'infection a augmenté mais la différence observée n'était pas statistiquement significative (p égal 0,37). Quant à l'évolution de l'infection en fonction des rives, il apparait que contrairement à la rive gauche (p égal 0,07), le risque d'exposition des enfants à la schistosomose urogénitale était 3 fois plus élevé en 2014 qu'en 2011 (p inférieur à 10-3). La même tendance a été observée en CV où les élèves étaient 2 fois plus exposés au risque d'infection en 2014 qu'en 2011 (p inférieur à 10-3) en dépit du TDM annuel régulier des élèves. Il en était de même des garçons qui étaient significativement plus infectés en 2014 qu'en 2011 (p égal 0,029). En revanche, dans les CI et II, les prévalences ont été réduites de façon significative entre 2011 et 2014. Globalement, la moyenne des charges d'excrétion ovulaire variait de 9,54 en 2011 à 6,39 en 2014. Cette faible variation de la charge ovulaire était observée quels que soient la rive, la commune, le sexe et l'âge. Les résultats de cette étude montrent qu'en dépit des différentes campagnes de TDM des populations au praziquantel depuis 2005, la schistosomose persiste encore de façon endémique dans le district de Bamako. Pour inverser la tendance, un changement de stratégie dans la mise en oeuvre du TDM accompagné de mesures d'assainissement des collections d'eau