Evaluation des aspects épidémio-cliniques et biologiques de la dénutrition chez les patients diabétiques hospitalisés dans le service de Médecine et d’Endocrinologie de l’hôpital du Mali.
Résumé
Introduction : La dénutrition est une pathologie fréquente et souvent méconnue en milieu hospitalier. Ses conséquences sont importantes sur les plans médical et financier car elle augmente la durée de l’hospitalisation, la morbidité et la mortalité.
Objectif : était d’évaluer les aspects épidémio-cliniques et biologiques de la dénutrition chez les patients diabétiques hospitalisés.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude prospective, transversale qui s’est déroulée dans le service de Médecine de l’Hôpital du Mali sur une période de 07 mois allant du 05 Avril 2022 au 05 novembre 2022. Tous les sujets diabétiques hospitalisés présentant une dénutrition étaient inclus dans cette étude.
Résultats : Les patients de type 2 (75%) était plus majoritaire que les DT 1. Une prédominance féminine a été observée soit un sex-ratio de 0,91. L’âge moyen était de 50,96±22,44 ans avec des extrêmes de 07 et 82 ans. La majorité de la population vivaient en zone urbaine de Bamako (72,31%) avec un faible niveau économique (52,31%). La durée d’évolution du diabète s’étendait chez près de la moitié de la population (47,69%) sur une période inférieure à 5 ans. Le déséquilibre de la glycémie était corrélé au déséquilibre de l’HbA1C dans 66,18% des cas. L’insulinothérapie était de 43,08%, les antidiabétiques oraux de 29,23% et 27,69% avaient les deux à la fois. La fréquence hospitalière de la dénutrition était de 39,39%. Nous avons retrouvé une dénutrition modérée à sévère soit 17% et 83% chez les enfants selon les courbes de l’International Obesity Tast Force (IOTF). Chez les adultes et les patients âgés, elle était sévère à 64,15% et modérée à 33,96% selon le taux d’albumine. Le signe clinique le plus fréquent de la dénutrition était l’amaigrissement à 90,77%, et parmi les causes les plus fréquentes ont été notées l’infection à 87,69%, le pied diabétique à 55,38% et la perte des dents à 67,69%. Nous avons retrouvé des liens statistiquement significatifs entre le taux d’albumine et l’infection (P=0,0310), le taux de CRP et le pied diabétique (P=0,0006) et l’infection et le pied diabétique (P=0,0119). Par contre nous n’avions pas retrouvé de corrélation entre l’âge et la sévérité de la dénutrition (P=0,5191), puis entre le taux de CRP et celui de l’albumine (P=0,2731).
Conclusion : la dénutrition est une pathologie beaucoup plus fréquente chez les patients diabétiques. Il serait intéressant de faire l’évaluation de l’état nutritionnel dès l’admission des patients diabétiques afin d’éviter la morbi-mortalité liée à la dénutrition.