Morbidité et mortalité chez les patients vivants avec le VIH /SIDA hospitalisés ou suivis en externe dans le service de Médecine générale du CHU Pr.B.S.S. de Kati.
Abstract
Le VIH reste un problème majeur de santé publique de portée mondiale, qui a entrainé jusqu’ici près de 33 millions de décès. Au vu de l’insuffisance des données de morbi mortalité au niveau du CHU de Kati, il nous a paru nécessaire de déterminer de façon périodique la dynamique de l’évolution de ces infections et affections morbides au cours du VIH ainsi que leur mortalité attribuable, d’où notre étude avait pour objectif d’étudier la morbidité et la mortalité au cours de l’infection à VIH chez les patients hospitalisés ou suivis en externe dans le service de médecine générale de Kati. Il s’agissait d’une étude descriptive transversale à collecte rétrospective et prospective qui s’est déroulée sur une période de dix (10) ans allant du 1er Janvier 2010 au 31 Décembre 2020. Dans cette étude, l’âge moyen était de 35,92+ 8,75 ans. La classe modale 31-40 ans représentait 53,28%. Notre échantillon était constitué de 349 hommes soit 46% contre 411 femmes soit 56% avec un sexe ratio de 0,84. Les Ménagères ou femmes au foyer et les commerçants représentaient respectivement 32,9 % et 18,9%. Les mariés et monogame représentaient 66,1 % de nos patients. Nous avons constaté un polymorphisme des motifs d’admission chez nos patients. Ces signes étaient dominés par la toux (56,9 %), la diarrhée chronique (33%) et l’amaigrissement (27,7%). (P < 0,001). Les infections étaient récentes ou inférieure à 3 mois dans79% cas. Les patients étaient sous traitement ARV dans 88,3% des cas. La fréquence des affections neurologiques dans notre série était de 37,5% (285/760). La toxoplasmose cérébrale représentait 13,9 % de cas, suivie des méningites 6,3 %. La fréquence des opportunistes pulmonaires était de 41,18 % (313/760). La pneumopathie bactérienne représentait 20% des affections respiratoires, suivie de la tuberculose pulmonaire (14,2%) et de la pneumocystose (1,1%). La fréquence des pathologies cutanées était de 29,73 % (226/760). Le prurigo représentait 15,3 % des cas, suivie de l’herpès génital avec 10,7 %. Dans notre série la prévalence des pathologies digestives était de 41,44 % (315/760). Les opportunistes digestives probables étaient la pathologie la plus retrouvée avec 17,10 % suivie de la candidose buccale avec 12,63 %. La majorité des patients avaient une anémie soit 60,26% (458/760). L’anémie était normochrome normocytaire chez 43,7% de nos patients. Dans notre étude 38,3 % des patients étaient classés stade III, 36,2 % stade II et 16,6 % stade IV de l’OMS. Dans notre série, 98,3% des patients avaient le VIH de type I. Dans notre série, 32,8% des patients avaient un taux de CD4 inférieur ou égale à 200. Dans notre étude, 42,63% des patients avaient une charge virale supérieure ou égale à 100000 copies/mm3. Dans notre étude 70,13 % étaient sous schéma de première ligne et 14,71% étaient naïfs de tout traitement. Dans notre série 71,8% des patients avaient une évolution favorable contre 28,2% qui sont décédés. Le décès était dû à la tuberculose dans 22,43% des cas. Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre le décès et les atteintes pulmonaires (P=0,0001). Le décès était dû aux opportunistes digestives dans 45,33% des cas. Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre le décès et les atteintes digestives (P=0,000). Le décès était dû à la toxoplasmose cérébrale dans 19,63% des cas. Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre le décès et les atteintes neurologique (P=0,000). La majorité des patients décédés était au stade 2, 3 et 4 de l’OMS avec respectivement 31,77%, 39,71% et 18,69%. Nous n’avons pas trouvé une relation statistiquement significative entre le décès et la classification OMS (P=0,422). Les patients décédés avaient un taux de CD4 ≤200 dans 75,70% (162/214) des cas. Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre le décès et le Taux de CD4 (P=0,000). Les patients décédés avaient une charge virale ≥100000 dans 71,96% (154/214) des cas. Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre le décès et la charge virale (P=0,001). Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre l’âge et le devenir des patients (p = 0,0002). Nous n’avons pas trouvé de relation statistiquement significative entre l’âge des patients et la charge virale (p = 0,90). Nous n’avons pas trouvé de relation statistiquement significative entre l’âge des patients et le taux de CD4 (p = 0,10).