Profil immunologique du lupus systémique dans le service de médecine interne du CHME le Luxembourg

Abstract

Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune systémique non spécifique d’organe, caractérisée par une réponse immunitaire anormalement dirigée contre du matériel nucléaire. Notre étude visait à déterminer le profil immunologique, ainsi que les caractéristiques clinico-biologiques des patients lupiques dans le service de médecine interne du CHME le Luxembourg. Il s’agit d’une étude transversale avec enquête rétrospective, s’étalant sur une période de deux ans concernant 36 cas. La tranche d’âge de 18 à 30 ans représentait 31 % avec des extrêmes allant de 18 ans à 63 ans. Les femmes représentaient 91,6% avec un sexe ratio à 11. Les atteintes cutanées (72,2%), rhumatologique (66,7%), rénales (38,9%) et hématologique (36,1%) ont été les manifestations cliniques initiales les plus fréquentes. Les ANA étaient positifs chez 100% de nos patients, les anti DNA, les anti Sm, les anti U1RNP, les anti SSa, et les anti SSb dans respectivement 58,3, 63,9, 30,6, 38,9, 5,6% des cas. Les facteurs rhumatoïdes et les APL ont été détectés chez respectivement dans 13,9 et 5,6% des cas. En analysant le profil des auto-Ac en fonction des différentes manifestations, nous avons établi des associations significatives entre les Anti Sm et l’atteinte rénale, entre les anti DNA et l’atteinte dermatologique et/ou articulaire, entre les anti U1RNP et la neutropénie et/ou thrombopénie et/ou neutropénie, entre les anti SSb et atteinte dermatologique et/ou hématologique et/ou articulaire. En conclusion, tout en confirmant le polymorphisme Clinico-biologique du LES, notre étude met en évidence une fréquence élevée des anti-DNA au moment du diagnostic et une prédominance des anti-SSa pour ce qui est des anti-ENA. Par ailleurs, les corrélations clinico-immunologiques objectivées dans notre série concordent généralement avec différentes séries de la littérature. Ces données soulignent l’importance de ces auto-anticorps et leur place aussi bien dans la démarche diagnostique que dans la caractérisation clinico-immunologique du LES, permettant une meilleure prise en charge de la maladie.