Obstacles potentiels et facteurs associés à la prise optimale inadéquate de la Sulfadoxine- Pyriméthamine en traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes dans les Districts sanitaires de Kita et San, 2019.
Abstract
Introduction :
L’absorption du TPIg-SP selon la politique recommandée par l’OMS en 2012, trois doses ou plus
avant l’accouchement est très loin d’atteindre une couverture universelle en Afrique au sud du
Sahara et au Mali. Pour l’améliorer, une nouvelle politique de soins prénatals consistant à 8
contacts a été proposée en 2016. L’évaluation de cette politique nécessite des données de base. La
présente étude a été menée afin d’évaluer les obstacles et facteurs associés à la prise optimale
inadéquate du TPIg-SP dans les districts sanitaires de Kita et San pour avoir des données de base
avant l’implémentation de cette politique au Mali.
Méthodologie :
De juillet à décembre 2018, nous avons réalisé une étude transversale pour étudier les obstacles
liés au personnel et aux structures, les caractéristiques des femmes participant aux CPN et au
niveau des ménages. Il s’agissait d’entretiens avec le personnel de santé, des femmes enceintes
participant aux CPN, femmes enceintes et des mères d’enfant de moins de 6 mois dans les
ménages. Les fréquences des variables qualitatives ont été calculées et la moyennes ou médianes
ont été estimées pour les variables quantitatives. L’Odds ratio et 95% d’intervalle de confiance a
été utilisé à la recherche d’association entre la dose optimale inadéquate en TPIg-SP et les
prédicteurs à travers la régression logistique à l’analyse uni et multivariée. Le seuil de signification
statistique était à 5%.
Résultats :
L’âge médian des femmes était 25 ans à l’enquête ménage et 23 ans lors des interviews des
participantes à la CPN. La couverture de la dose optimale de TPIg-SP était de 38 %. Les obstacles
potentiels à la prise de SP étaient l’insuffisance de personnel qualifie (27,8% de médecin et 33,3%
de techniciens supérieurs), la non réalisation de toutes les formations et supervisions formatives
programmées, la survenue d’effets secondaires à la prise de SP (31,6%), la non gratuité de la SP
(18,5%), le non-respect du DOT (32,1%), le coût moyen l’ordonnance révélé (5250F), le retard à
la première CPN (72,2%%), la faible proportion de 4 CPN ou plus (22,5%) et la faible disponibilité
des médicaments (51,7%). Les facteurs associés à la couverture inadéquate en TPIg-SP étaient la
réalisation de moins de 4 consultations prénatales (OR :2,44 ; 95% IC =[1,47-4,06]), l’âge
gestationnel à la première CPN supérieur ou égal à 4 mois (OR :1,80 ; 95% IC =[1,10-2,92]), avoir
au plus un enfant moins de 5 ans (OR=1,91 ; 95% IC = [1,22-2,99]), ne pas avoir de moustiquaire
lors d’une CPN antérieure (OR : 6,05 ; 95% IC = [2,20-16,59]).
Conclusion :
Les obstacles à l’implémentation du TPIg-SP sont entre autres lies aux clientes, à la structure et au
personnel de santé. Les facteurs associés à l’utilisation optimale inadéquate de la SP en TPIg
étaient la réalisation de moins de 4 CPN, l’âge gestationnel à la première CPN supérieur ou égal à
4 mois, avoir au plus un enfant moins de 5 ans, ne pas avoir de moustiquaire lors d’une CPN
antérieure