Profil des adénomes hypophysaires au Sénégal
Abstract
Introduction : chez l'adultes, les adénomes prédominent parmi les causes de tumeurs de l'hypophyse. L'objectif était de caractériser sa présentation clinique et morphologique, ainsi que ses modalités thérapeutiques au Sénégal.
Méthodologie : il s'agissait d'une étude rétrospective, descriptive, réalisée à partir du registre multicentrique des adénomes hypophysaires du Sénégal initié depuis 2010.
Résultats : 241 patients étaient colligés et réunissaient les critères d'inclusion. L'âge moyen était de 42,4 ans (extrêmes de 17 et 76 ans) et le sexe ratio (H/F) de 0,91. Le délai moyen de consultation était de 19,1 mois (extrêmes de 1 mois et 10 ans). Les circonstances de découverte étaient un tableau aigue d'apoplexie hypophysaire chez 13 patients (5,39%). Le syndrome tumoral était noté chez 174 patients (72,19%) dont 153 cas (63,4%) de troubles de la vision. La cécité uni ou bilatérale représentait 30 cas (12,44%) et l'altération du champs visuel 57 cas (23,65%) parmi les circonstances de découverte. Sur le plan fonctionnel, il s'agissait de 102 cas (42,32%) de manifestations gonadiques, 21 cas (8,71%) de syndrome dysmorphique et 15 cas (6,22% d'hypercorticisme. Tous les patients avaient bénéficié d'une imagerie hypophysaire dont une IRM dans 65,14% (157 cas) et une tomodensitométrie dans 50,62% (122 cas). Sur le plan diagnostique, il s'agissait d'un macroadénome (193 cas, 80,08%), adénome extensif (22 cas, 9,12%), adénome sécrétant (116 cas, 48,13%). Le profil était une hypersécrétion lactotrope (80 cas, 33,19%), somatotrope (13 cas, 5,39%), corticotrope (14 cas, 5,80%), mixte (9 cas, 3,73%) dont 8 cas de lactotrope et somatotrope et 1cas de corticotrope et lactotrope. Seuls les adénomes à prolactine avaient initialement bénéficié d'un traitement médical à base d'agoniste dopaminergique. La chirurgie hypophysaire était effective chez 174 patients (72,19%) dont 166 (68,87%) par voie transphénoidale. Des incidents étaient notés dans 113 cas (64,94%) dont une diabète insipide transitoire (82 cas, 47,12%), une fuite de liquide céphalorachidien (20 cas, 11,49%), un décès (12 cas, 6,89%).