Étude entomologique des paramètres de la transmission du paludisme en prélude à un essai clinique de phase III des stations Attrative Toxic Sugar Bait (ATSB) dans la région de Koulikoro, Mali
Abstract
Le paludisme demeure un problème majeur de santé publique pour les pays d’Afrique sub-sahariennes dont le Mali, malgré l’utilisation de nombreux outils de prévention et de lutte afin de l’éliminer. C’est dans ce cadre que les stations Attractive Toxic Sugar Bait ou ATSB basés sur le principe « attirer-tuer », des moustiques par le piégeage avec un repas sucré attractif contenant un poison oral ont vu le jour. Nous avons donc mené cette étude avec pour objectif d’évaluer les paramètres entomologiques de la transmission du paludisme avant l’implantation des stations ATSB. Elle s’est déroulée dans cinq villages du cercle de Kangaba (Djiguidala, Krikrou, Sambada, Ticko et Ouoronina) et deux villages du cercle de Ouéléssebougou (Solonkorein et Balala), tous dans la région de Koulikoro, Mali. Elle était de type longitudinal à passages transversaux mensuels de juillet à décembre 2021. Nous avons utilisé trois méthodes de collectes : la capture de nuit sur appât humain (CN), la capture de jour par aspersion de pyréthrinoïde et la capture par piège lumineux CDC-UV. Nous présentons dans le cadre de cette thèse uniquement les données issues des séances de CN qui nous ont permis de collecter 3289 An. gambiae s.l. Ces moustiques piquaient essentiellement au cours de la seconde partie de la nuit entre 03h et 04h du matin aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitats. Ils avaient effectué 1ou 2 cycles gonotrophiques. Leur taux de survie quotidien était élevé au mois d’octobre et faible au mois de décembre et la longévité supérieure ou égale à 50 jours excepté à Solonkorein et à Balala. Le maximum d’infection, 0,17 piqûres infectantes/personne/nuit a été observé à Balala. Nos résultats démontrent une limite des méthodes actuelles de lutte antivectorielle à cause du risque persistant de transmission du paludisme. D’où la nécessité de développer des outils complémentaires de lutte antivectorielle afin de renforcer l’action de ceux déjà existants.