Insuffisance rénale aigue chez les patients COVID- 19 au service de réanimation du centre Hospitalier Universitaire du Point G
Résumé
Introduction : En décembre 2019 ; est apparue en CHINE dans la province de Wuhan une épidémie de pneumonie infectieuse dénommée Coronavirus Disease-19 (COVID-19), La pandémie à COVID-19 a permis de soulever des questions à propos des interactions entre certains organes tels que les reins et les poumons.
L’insuffisance rénale aigue est définie par une diminution brusque et réversible du débit de filtration glomérulaire (DFG). La pathogénie de l’atteinte rénale spécifique semble être bien élucidée ; elle serait multifactorielle, partant d’une hypoperfusion rénale liée à la ventilation mécanique, au sepsis et à l’orage cytokinique, ou une toxicité directe du virus sur les cellules tubulaires.
Les premières études en provenance de Chine estimaient la prévalence de l’insuffisance rénale aigue (IRA) à 23 % (14-35 %). Les études les plus récentes, principalement réalisées en Europe ou aux États-Unis, ont rapporté une prévalence plus élevée, souvent au-delà de 50 %.
Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective et descriptive, sur une période de 18 mois d’avril 2020 à septembre 2021 réalisée au service de réanimation où on a colligé l’ensemble des cas d’insuffisance rénale aiguë en provenance des différents services hospitaliers.
L’objectif de cette étude était de caractériser le profil épidémio-clinique et biologique de l’insuffisance rénale aigue chez les patients COVID-19 en réanimation.
Résultats : Sur 232 patients admis avec le Covid-19, l’IRA s’est développée chez 71patients (30,6 %). Les stades de l’IRA selon KDIGO étaient le stade 1 dans 28,2 %, le stade 2 dans 18,3 % et le stade 3 dans 53,5 %. La moyenne d’âge était de 63,96 ans avec un écart type de 16,6 et le sexe masculin était le plus représenté soit 71,8%. L’IRA organique a été retrouvée dans 80,3%. Les facteurs de risque et les comorbidités d’IRA comprenaient l’âge avancé (60,6%), le sexe masculin (71,8%), l’hypertension (52,1%), le diabète (21,1%), le besoin de ventilation mécanique invasive (71,8%) et le choc septique (56,3%).
De ce nombre, 29,6% nécessitaient une épuration extra rénale.
Le délai d’admission en réanimation était de 7 jours à 14 jours dans 43,7% des cas. Plus de la moitié des patients était en stade critique à l’admission.
Le décès était survenu chez 76,1% des patients.
Conclusion : La survenue d’une insuffisance rénale aigue semble plus fréquente chez les patients atteints d’une COVID-19 sévère. Elle est associée à un mauvais pronostic. La nécessité suppléance rénale a permis de diminuer l’incidence de la mortalité. D’autres études seront nécessaires pour mieux élucider la nature de l’IRA.