Etude clinique et génétique des épilepsies familiales dans le Service de Neurologie du Centre Hospitalier Universitaire du Point G
Abstract
Cette étude de recherche a concerné les patients présentant un phénotype épileptique avec ou sans note familiale d’allure non secondaire, référés ou vus en consultation dans le Service de Neurologie du C.H.U Point G du 21 Juillet 2014 au 30 Juin 2021 enrôlés dans le protocole de recherche de H3Africa Mali sur les pathologies neurologiques héréditaires. Elle s’est déroulée en deux phases : une première phase clinique et une seconde phase de biologie moléculaire. Sur 388 familles atteintes de maladie à caractère héréditaire enrôlées au cours de la période d’étude, 26 familles avec un total de 56 patients répondaient aux critères d’inclusion, soit une fréquence de 7% des familles. L’âge moyen au moment du diagnostic était 15,34 ans et le sex-ratio était de 1,94 en faveur des hommes. L’ethnie Bambara était majoritaire avec 26,9%. Une notion de consanguinité a été rapportée dans 54% des familles. Avec 84% les crises épileptiformes étaient le motif de consultation le plus fréquent et les premières crises seraient apparues entre zéro et trois ans dans la majorité des cas. Sur le plan phénotypique, la totalité des patients présentait des crises épileptiques et les crises généralisées tonico-cloniques étaient observées dans 51,78% des cas. Les tremblements ont été observés dans 38% des cas, les troubles cognitifs dans 20% des cas et un retard d’acquisition dans 16% des cas. Le résultat de l’EEG était normal chez 47,3% des patients ayant réalisé l’EEG. La principale anomalie était un ralentissement du rythme de fond avec des pointes-ondes généralisées vu chez 23,6% des patients ayant réalisé l’EEG. Une atrophie cérébelleuse et cérébrale ont été trouvées à l’imagerie dans deux et un cas, soit respectivement 3,4% et 1,7% des cas. Une transmission autosomique récessive était fortement suspectée dans 76% des familles selon l’observation faite de l’arbre généalogique. L’extraction de l’ADN a été réalisée dans l’ensemble des 26 familles avec obtention des concentrations optimales requises, et le séquençage de l’exome a été complété dans trois familles et est en cours dans les 23 restantes. Les tests génétiques ont révélés deux variants dans l’une des familles, c.7105T>C sur DNAH17 et c.632C>G sur PSMB1, des gènes fortement expressifs dans le cortex cérébral et cérébelleux. Deux autres mutations ont été retenues dans une autre famille, c.1044C>A sur NEU1 à transmission autosomique récessive et responsable de scialidose, et c.1776T>G sur SLC1A2 à transmission autosomique dominante et responsable d’une forme d’encéphalopathie épileptique. Deux variant a été retenu dans une troisième famille, c.998C>G sur FOLR1 à transmission autosomique récessive et responsable d’une épilepsie myoclonique progressive et c.1273T>C sur SV2C potentiel responsable d’une résistance au Lévétiracétam. L’acide valproïque était la molécule la plus utilisée en mono et en bithérapie.