ostéosynthèse des fractures des membres préalablement traitées par Médecine traditionnelle au CHU Mère Enfant « le Luxembourg » : Etude cas-témoin à propos de 60 cas
Résumé
L’objectif de ce travail était d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des ostéosynthèses des fractures des membres préalablement traitées par médecine traditionnelle. Le taux de complication après chirurgie orthopédique précédée d’un traitement traditionnel serait-il plus élevé ? Il s’agit d’une étude cas-témoin prospective mono centrique observationnelle comparant un groupe de patient opéré après un traitement traditionnel initial (groupe des cas) et un groupe de patient opéré directement sans contact avec le tradithérapeute (groupe des témoins). Ainsi, 30 cas ont été appariés à 30 témoins en ayant des caractéristiques identiques selon l’âge, le sexe, le type de fracture et le type d’ostéosynthèse réalisée sur une période de 24 mois (2017-2019) au service d’orthopédie et traumatologie du CHU Mère Enfant « le Luxembourg ». Tous nos patients ont bénéficié d’une évaluation épidémio-clinique, radiologique et évolutive. L’analyse statistique des données a été réalisée par le logiciel SPSS Statistics 20.0. L’âge moyen était de 37,7 ± 18 (5–71) avec une nette prédominance masculine (66,7%). Les travailleurs manuels (43,3%) étaient les plus touchés suivis par les fonctionnaires (33,3%). L’AVP était l’étiologie la plus représentée dans 66,7%. Dans 76,6% des cas, nos patients (groupe cas) étaient alphabétisés dont 13,3% étaient de niveau universitaire. Près de la moitié des patients (46,7%) ont choisi le traitement traditionnel initial sur recommandation de la famille ; suivi par leur croyance à la médecine mystique (26,7%). Le membre inférieur était le plus touché 73,3% des cas. La fracture du fémur était la lésion la plus fréquente dans 36,7%. La plaque vissée a été réalisée dans 70% des cas suivi par l’enclouage centromédullaire. De façon globale, il y avait 5 fois de plus de complications dans le groupe des cas (33,3% vs 6,7%, p< 0,05). En effet, il y avait une neurapraxie, trois infections (10%), deux embolies, un déplacement secondaire, et trois pseudarthroses (10%) dans le groupe des cas. Tandis que dans le groupe des témoins, il s’agissait exclusivement de complications infectieuses (6,7%). Selon la satisfaction du patient, nous notons qu’il y avait plus de succès dans le groupe des témoins (83,3% vs 66,7% p< 0,05) et plus d’échec dans le groupe des cas (16,7% vs 33,3% p< 0,05). L’ostéosynthèse des fractures des membres préalablement traitées par médecine traditionnelle exposerait à plus de complications post-opératoires.