Les effets à long terme de la CPS sur l’acquisition des anticorps aux antigènes de P. falciparum à Ouelessebougou, Mali.
Résumé
La chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) est une nouvelle stratégie visant à réduire la charge de morbidité du paludisme chez les jeunes enfants dans les pays sahéliens. Elle consiste à administrer un traitement complet de la sulfadoxine-pyrimethamine plus l'amodiaquine aux enfants à intervalles mensuels pendant la saison du paludisme. Cependant, il n'est pas clair s'il y a un effet cumulatif de la CPS au fil du temps sur l'acquisition d'anticorps contre les antigènes du paludisme. Une enquête transversale a été réalisée 1 mois après le dernier passage de la CPS en 2017 à Ouelessebougou. Les enfants âgés de 46 à 65 mois ont été choisis de façon aléatoire dans des zones où la CPS a été administrée pendant 2 et 4 ans. La sélection était basée sur les enfants âgés de 46 à 65 mois recensés dans les localités pour permettre d’avoir des enfants d’âges comparable entre les deux zones de CPS). Le dosage des anticorps a été fait par la technique d’ELISA. Dans le groupe 4 ans de CPS, la séroprévalence était de 95,7% ; 84,8% et 92,4% respectivement pour AMA1, MSP1 et CSP. Ces proportions étaient comparables à celles observées dans le groupe 2 ans de CPS avec respectivement 88,7% ; 85,7% et 80,7% pour AMA1, MSP1 et CSP. Cette étude nous a montré que l’exposition à la CPS ne diminue pas la séropositivité aux anticorps anti palustres.