Etude des complications de la depigmentation artificielle a Nouakchott, Mauritanie.
Abstract
Dans le but d'étudier les complications de la DA en Mauritanie, nous avons mené une enquête transversale descriptive chez les femmes consultant dans le service de Dermatologie du CHN de Nouakchott de Juillet à Septembre 2012. L'objectif de l'étude était de déterminer la prévalence des complications de la DA. Sur les 394 malades ayant consulté durant la période d'étude, nous avons recensé 164 utilisatrices de produits dépigmentant. L'âge moyen des utilisatrices de DA est de 30,38 ans avec des extrêmes de 13 et 70 ans. Les niveaux d'étude les plus représentés sont le primaire dans 40,2% et le secondaire dans 41,5%. La majorité des utilisatrices sont de l'ethnie maure blanc dans 34,8% suivi de l'ethnie pulaar dans 26,8%. 56% des patientes sont mariées suivi des célibataires dans 24%. 52% des patientes mariées affirment que leurs conjoints désapprouvent cette pratique. 49,4% des patientes s'adonnent à la DA pour être belle. 96,3% de ces utilisatrices avaient une ou plusieurs complications. Les complications notées lors de cette étude sont à type de dermatophyties (30,5%), de folliculites superficielles ou profondes (7,9%), de dermohypodermites bactériennes (érysipèle : 2,4%), d'ochronose exogène (26,2%), de taches noires (83,5%. La principale motivation est esthétique (49,4%). Parmi les utilisatrices, 73,8% connaissent les effets secondaires sans que cela ne les dissuadent de cette pratique. Le plus souvent ces effets secondaires ne motivent pas une consultation et sont bien supportés par les patients qui les acceptent en tant que rançon de la DA. Malgré la prévalence élevée de sujets à peau claire en Mauritanie la DA reste une pratique courante.