Résistance aux antirétroviraux chez les patients infectés par le VIH-1 et sous traitement de première ligne après au moins 36 mois
Résumé
L'émergence et le développement de la résistance aux antirétroviraux était à craindre chez les patients infectés par le VIH-1 ayant au moins 36 mois sous traitement de première ligne chez les quels, le changement de traitement était basé sur la clinique et la numération des lymphocytes T CD4 et non sur la charge virale plasmatique à cause de sa non disponibilité ou sa disponibilité irrégulière. Le but de notre étude était de mesurer la prévalence de la résistance aux antirétroviraux chez les patients ayant au moins 36 mois de traitement antirétroviral. Nous avons conduit une étude transversale prospective allant de la période de Février 2012 à Mars 2013 chez des patients en échec virologique (charge viral ≥ 1000 copies/ml). Des échantillons de sang ont été collectés pour la quantification de l'ARN VIH-1 et le test de résistance génotypique pour ces patients. Notre étude nous a permis de réaliser les tests de résistance chez 92 patients sur les 102 patients en échec virologique (CV ≥ 1000 copies/ml). Environ 60,90 p.100 de nos patients était des femmes. Les médianes d'âge, de CD4, de la CV et da la durée de traitement étaient respectivement de 33 ans, 291,5 cellules/mm3, 28266,5 copies/ml et 50,5 mois. Les patients provenaient des centres de prises en charge des PV VIH de Bamako, de l'hôpital de Ségou et de l'hôpital de Kayes. La majorité des patients était sous régime Duovir® N (AZT + 3TC + NVP) soit 36,96 p.100. Le recombinant CRF02_AG était le sous-type de VIH-1 le plus prédominant, suivi du CRF30_0206. Environ 82,61 p.100 des patients portaient une mutation majeure rendant résistant à au moins une molécule parmi les trois classes d'ARV utilisées au Mali. La prévalence de la résistance aux différentes classes d'ARV comme suit : 75 p.100 de résistance aux INTI, avec comme mutation fréquente la M184V (72,83 p.100 des patients), 71,73 p.100 de résistance au INNTI avec comme mutation fréquente la K1 03N (34,78 p.100), 2,17 p.100 de résistance aux IP. La prévalence des TAMs était relativement faible environ 11,78 p.100 et une forte résistance croisée a été observé entre les INNTI de première génération et ceux de deuxième génération. Environ 86,61 p.100 de nos patients était sous traitement suboptimal et devrait être mis sous traitement de deuxième ligne. Ces données nous montrent qu'il est donc important d'étendre le suivi des patients infectés par le VIH par les tests de charge virale et de vulgariser les test de génotypage de résistance aux patients sous traitement de première ligne au long cours. Ceci permettra de prévenir l'émergence de la résistance chez ces patients.