Applicabilité de la technique ELISA dans la détection de protéine cationique d'éosinophile et de neurotoxine dévirée des éosinophiles en cas de bilharziose urinaire au Mali
Abstract
La bilharziose, 2ème maladie parasitaire sur le plan mondial après le paludisme avec près de 200 millions de personnes infectées dans le monde selon l'OMS (2010), est un véritable problème de santé publique le long de nos fleuves et points d'eau. Dans le souci de réduire ce problème, notre étude avait pour but l'évaluation de l'applicabilité d'une nouvelle méthode immunologique de diagnostic de certaines protéines produites lors d'une infection bilharzienne (ECP et EPX) au Mali. Cette étude, transversale à passage unique, s'étendait sur 3 villages d'une même commune (Souba) de la région de Ségou avec un échantillon de 110 individus inclus. Par transfert de technologie provenant du Danemark, nous avons aménagé un laboratoire au sein du service de parasitologie de l'INRSP sis à Bamako-coura afin de mener à bien nos analyses. Apres avoir procédé aux différentes analyses, nous avons noté une prévalence globale de 68,86 p.100 (N égal 167) de Schistosoma haematobium et 8,98 p.100 (N égal 167) de Schistosoma mansoni. Avec 110 individus inclus dans notre étude, les tests parasitologiques nous ont révélé une prévalence de 77,3 p.100 de bilharziose urinaire, et 22 p.100 de bilharziose intestinale avec 11 cas de coinfections sur les 110. 79,09 p.100 (N égal 110) de Schistosoma haematobium. La détermination de la sensibilité, de la spécificité et de l'efficience de la méthode immunologique en ayant comme gold standard les examens parasitologiques a permis de choisir le cut-off adéquat pour ECP et EPX. Puis à travers les résultats immunologiques pour ECP, nous avons constaté une bonne corrélation entre la charge ovulaire du Schistosoma haematobium et la concentration d'ECP dans les urines avec un seuil de positivité de 5 ng/ml (p inférieur à 0,001). Quant à EPX, il a fallu pousser le seuil jusqu'à 500ng/ml pour avoir une efficience de 0,79. Après confrontation de nos résultats avec des études antérieures, nous avons constaté que le score obtenu pour ECP reflète un peu les normes. EPX (dont la prévalence notée est de presque 100 p.100 ), présente une positivité telle, qu'elle pourrait être due à un élément autre que bilharzien dans les urines analysées. En plus des cas positifs selon le test parasitologique, des individus considérés sains par ce même test ont présentés un résultat positif au test immunologique, et la zone étant fortement endémique, ces résultats ne doivent pas être négligés car un diagnostic précis favorise l'établissement d'une meilleure stratégie de traitement.