Rôle des « agents palu » dans la prise en charge des enfants de moins de 5 ans dans le district sanitaire de Kangaba.
Abstract
Le paludisme demeure à nos jours la pathologie la plus tueuse en Afrique subsaharienne. La lutte contre les effets néfastes de ce fléau n'est pas seulement l'affaire des seuls personnels de santé. Notre étude prospective a été réalisée de juin 2011 à Décembre 2011 dans le district sanitaire de Kangaba. Elle vise à démontrer le rôle des agents de santé communautaires dans la prise en charge du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans. Nous avons travaillés avec 62 agents de santé communautaires repartis sur les 12 aires de santé qui composent le district. Un recyclage a d'abord été organisé à l'endroit des AP sur le paludisme (les signes, les moyens de préventions, les moyens de diagnostic, le traitement, et la gestion des supports de pointage). Ensuite ils ont été approvisionnés et renvoyés sur leurs sites. Quatre focus groupe ont été organisés dans trois villages notamment à Wosso, à Farawania et à Figuira Tomo avec les mères, les relais, et les AP. Pour toute la période de l'étude, les AP ont reçu 27706 cas suspects de paludisme ; 22838 cas ont été confirmés soit un taux de positivité de 82,4 p.100 . Les enfants de 1 à 5 ans représentaient 91 p.100 des cas confirmés. Le pic a été observé vers le mois d'Aout avec 5531 enfants soit 20 p.100 de l'ensemble des cas. Ils ont référés 176 enfants aux CSCom pour paludisme grave soit 0,77 p.100 des cas confirmés. Le taux de positivité était élevé chez les enfants de 1 à 5 ans que chez les enfants de moins d'un an. Au total, 45009 cas de paludisme ont été confirmés dont 51 p.100 par les ASC et 49 p.100 par les CSCom. Tous ces enfants ont été traités gratuitement. 71,4 p.100 des malades référés sont arrivés aux CSCom. Le diagnostic d'IRAB a été conclu chez 390 enfants soit 64,3 p.100 . La majorité des enfants habitaient à 15 km d'un centre de centre (44 p.100 des malades référés). Le délai d'arrivée au CSCom dans les 24 heures après la référence est de 91,1 p.100 pour le paludisme grave, 74 p.100 pour les TDR non faits ; 60,8 p.100 pour la malnutrition aigüe et 54,5 p.100 pour les TDR négatifs. Les enfants de 1 à 5 ans représentaient 70 p.100 des malades reçus aux CSCom. Les « agents palu » occupent une place importante dans la réduction de la mortalité et de la morbidité palustres. Cette expérience peut être élargie à d'autres districts sanitaires.