Etude épidémiologique des toxidermies médicamenteuses chez les patients infectés par le VIH dans les deux USAC de la commune IV du district de Bamako
Abstract
L'objectif principal était d'étudier les aspects épidémiologiques, clinique et la prise en charge des toxidermies au cours du traitement antirétroviral (ARV) chez les malades atteints par le virus de l'immunodéficience humaine suivis dans les USAC de la commune IV du district de Bamako. Il s'agit d'une étude rétrospective s'étendant sur 3 ans, de janvier 2008 à décembre 2010, incluant tous les patients infectés par le virus de l'immunodéficience humaine possédant un dossier de suivi et ayant développé une toxidermie .La méthode d'imputabilité utilisée était celle préconisée par l'OMS. Nous avons eu les résultats suivants : Sur 1750 patients infectés par le VIH, parmi lesquels 1748 étaient sous traitement ARV et 276 sans ARV dont 50 patients ont développé une toxidermie (soit 2,85 p.100 des cas). Les femmes étaient majoritaires avec un sexe ratio de 3,16 et l'âge moyen était de 30,8 plus ou moins 11,46 ans avec des extrêmes de 5 ans et 60 ans. 48 p.100 de nos patients à l'initiation du traitement antirétroviral étaient au stade clinique III de l'OMS. Le délai moyen de survenu de toxidermie était 23,5 plus ou moins 17,7 jours. Les manifestations clinique les plus fréquentes étaient le prurit (24 p.100 ) suivies d'exanthème (22 p.100 ).Cependant nous avons notifié 6 cas de syndrome de Lyell (12 p.100 ). 96 p.100 des patients soit 48 étaient sous ARV et 78 p.100 de ces patients avaient la nevirapine dans leur schéma thérapeutique et 14 p.100 avaient l'éfavirenz. Les patients ont été suivis en ambulatoire. Les traitements étaient symptomatiques (bain antiseptique, humidification des muqueuses pour prévenir les synéchies, antihistaminique, dermocorticoide). Une modification de la combinaison ARV (avec remplacement de la névirapine et de l'efavirenz) a été effectuée chez 72 p.100 de nos patients et l'arrêt du cotrimoxazole chez 28 p.100 de nos patients. Tout les cas de toxidermie évoluaient vers une guérison sans séquelle et aucun décès directement lié à la toxidermie n'a été enregistré.