Evaluation de la sureté du traitement intégré du trachome et de la filariose lymphatique dans 4 villages co endémiques de la région de Sikasso

Abstract

En raison de la co endémicité du trachome et de la filariose lymphatique, de leur élimination prévue à travers la distribution des médicaments sous directive communautaire et du coût associé à cela, les chercheurs dans le souci de bien faire et à moindre coût ont voulu tester d'autres méthodes de distribution, l'intégration des traitements de masse (TDM). Ainsi, la triple co administration d'albendazole, d'ivermectine et d'azithromycine qui est une intégration des stratégies d'élimination du trachome et de la filariose lymphatique a été initiée dans la région de Sikasso au Mali dans le cadre d'un essai communautaire. Les districts sanitaires de Bougouni et de Kolondièba (2 villages de chacun des 2 districts) ont été choisis pour cette étude. Ces districts avaient fait 4 séances de traitement de masse (TDM) avec l'association ivermectine+albendazole et 2 TDM avec l'azithromycine avant le début de l'étude. L'étude était basée sur l'évaluation de la nature, de la fréquence et de l'intensité des évènements indésirables de la triple co administration en comparaison au régime standard de l'OMS. La fréquence des évènements indésirables observés dans les villages de la triple co administration [18.72 p.100 (281/1501)] a été significativement supérieure à celle observée dans ceux du traitement standard [15.83 p.100 (239/1510)] (Chi[2] égal 4 ; p égal 0,045). En plus de cette significativité à la limite, dans le district sanitaire de Bougouni, la plus forte fréquence d'évènements indésirables a été observée dans le groupe du traitement standard (21 p.100 ) alors qu'à Kolondièba, elle l'a été dans le groupe ayant reçu la triple co administration (30 p.100 ). Les proportions d'évènements indésirables observés étaient statistiquement différentes entre les 4 villages d'étude (Chi[2] égal 156,91 ; p inférieur à 10[-3] ; ddl égal 3). Cela dénote de l'absence de preuve de l'augmentation de la fréquence des évènements indésirables par la triple co administration. D'autre part, les fréquences d'évènements indésirables observées étaient inferieures à celles observées à Kolokani avant la mise en oeuvre du TDM par le Programme National. Cela était dû au fait que 4 TDM avaient déjà été faits dans les villages d'étude. Les évènements indésirables les plus fréquemment observés dans les deux groupes de traitement ont été les céphalées, les douleurs abdominales et l'arthralgie. Les évènements indésirables observés durant l'étude étaient pour la plupart mineures ou modérés. Vu la faiblesse et la grande variabilité de la fréquence des évènements indésirables dans les différents villages, l'extension de cette étude à une zone naive de tout TDM et/ou une zone plus grande serait utile.