Etudes clinique et génétique de la Sclérose Tubéreuse de Bourneville dans le Service de Neurologie du Centre hospitalier Universitaire (CHU) du point G
Résumé
La Sclérose Tubéreuse de Bourneville (STB), une mTORopathie multisystémique se caractérisant par des multiples hamartomes dans différents organes notamment le cerveau. Elle est causée par des variants pathogènes sur le gène TSC1 et ou TSC2. Elle se manifeste par des troubles neurodéveloppementaux, principalement une épilepsie pharmacorésistante. Avec environ 2 millions de personnes atteintes dans le monde, la STB a été largement étudiée dans les pays développés tant cliniquement que génétiquement. Le manque de données sur cette pathologie au Mali a conduit a initier cette étude sur les caractéristiques cliniques et génétiques de la STB.
Cette étude a concerné des patients atteints de la STB qui ont adhéré au protocole de recherche après un consentement éclairé. S’en est suivi un examen clinique minutieux, un EEG, et imagerie médicale. L’ADN a été extrait à partir du sang périphérique pour l’analyse de séquençage de l’exon entier (WES) et si nécessaire un Sanger (SS). Des outils in silico ont été utilisés pour évaluer la pathogénicité des variants identifiés.
Sur les 177 familles d’épilepsies enrôlées, le diagnostic de STB a été retenu dans 3 familles avec 5 patients. L’âge médian de ceux-ci était de 4 ans avec les extrêmes de 1 à 12 ans et trois d’entre eux étaient de sexe masculin. La transmission de Novo était de 100%. Il n’y avait aucune de notion de consanguinité parentale. Sur le plan clinique, l’épilepsie était présente chez tous les patients et les crises focales étaient les plus représentées. Tous les patients présentaient également les troubles neuropsychiatriques associés à la pathologie et des lésions dermatologiques caractéristiques de la maladie. L’EEG a mis en évidence une hypsarythmie chez 3 patients. L’imagerie cérébrale a objectivé chez tous les patients des anomalies caractéristiques de la STB (nodules sous épendymaires, tubers corticaux). L’échographie rénale a également objectivé des angiomyolipomes chez 3 des 5 patients. L’analyse des séquences a identifié un nouveau variant, une insertion de 20 nucléotides CCTGATGTTCATCATCATGCT à la position codante c.1095_1096 ins sur l’exon 11 du gène TSC2. Cette insertion entraînerait un décalage du cadre de lecture et conduisant à un codon stop (E366Lfs*30) chez les trois patients de la famille 1. Nous avons également retrouvé un autre variant, déjà rapporté, sur un site d’épissage à la position codante c.2245-1G>A, 1 G sur l’exon 21 du gène TSC2, chez un patient dans la seconde famille.
Nous avons réalisé la première étude clinique et génétique de la STB au Mali, permettant la découverte d’un nouveau variant. D’autres études avec une cohorte plus large dans la population malienne permettraient la découverte d’autres variants/gènes de la STB.

