Etude clinique et épidémiologique de l’infection VIH/SIDA chez les enfants hospitalisés pour malnutrition aigüe sévère à la Pédiatrie du CSREF CV du District de Bamako
Résumé
La malnutrition est un problème majeur de santé publique dans le sahel. Elle joue un rôle dans la moitié des décès d’enfants dans le monde. Ses principales causes sont l’inadéquation de la ration alimentaire et les infections à répétition souvent favorisés. L’objectif de ce travail était d’étudier l’infection à VIH/SIDA chez les enfants hospitalisés pour malnutrition aigüe sévère. Il s'agit d'une étude prospective, descriptive et transversale effectuée dans le service de pédiatrie du CS Réf CV du District de Bamako pendant la période du 01er Janvier au 31 Décembre 2015. Nos résultats se présentent ainsi qu’il suit : Sur les deux cents (200) enfants colligés, 27 ont eu une sérologie VIH positive, soit une fréquence de 13,5%. La tranche d’âge de 0 à 12 mois a été la plus représentée soit 51,5%. Les garçons ont prédominé avec un sex-ratio de 1,33. La plupart des enfants résidaient en commune V (61% des cas) et plus de la moitié des mères (53%) n’avaient aucun niveau d’instruction, contre 40% pour les pères. Les enfants dont les pères n’avaient aucun niveau d’instruction étaient séronégatifs dans 42,78% des cas, contre 22,22% des enfants séropositifs avec p=0,0001. Nous n’avons pas lien statistiquement significatif entre la séropositivité et le nombre d’hospitalisation avec p=0,10. La diarrhée a été observée chez plus d’un quart des enfants (25,5%), suivie des mycoses digestives (20,5%) Le marasme a été la forme clinique de malnutrition la plus rencontrée aussi bien chez les enfants séronégatifs (83,24%) que séropositifs (77,78%). L’altération de l’état général (asthénie, anorexie, amaigrissement et altération de la conscience) était plus retrouvée chez les enfants séropositifs (77,78%) avec p=0,010, il existe un lien significatif entre le statut sérologique et l’état général de l’enfant. La durée moyenne d’hospitalisation a été de 7,14±3,15 jours sans lien statistiquement significatif avec la séropositivité (p=0,7634). Le taux de décès était 5,20% chez les séronégatifs contre 22,22% chez les séropositifs soit 4 fois plus élevés avec p=0,0073. La survenu d’une malnutrition sur un terrain VIH chez l’enfant augmente le risque de décès de l’enfant si le dépistage n’est pas systématique et si une récupération nutritionnelle adapté ne sont pas mie en œuvre efficacement