Etude phytochimique et activités biologiques de deux plantes médicinales utilisées dans la prise en charge du paludisme dans le Sahel et Sahara Malien
Résumé
Au Mali, 80 % de la population ont recours à la médecine traditionnelle pour les soins de santé primaires plus particulièrement dans le traitement du paludisme qui constitue un réel problème de santé. Ce travail avait pour objectif d’étudier la phytochimie et les activités biologiques de Glinus oppositifolius et de Acacia nilotica deux plantes largement répandues dans le Sahel et Sahara Malien et fréquemment utilisées dans le traitement du paludisme. Le contrôle botanique (aspect macroscopique et microscopique) et le criblage phytochimique ont été effectués sur les gousses de Acacia nilotica et sur les parties aériennes de Glinus oppositifolius. L’activité antiradicalaire des extraits a été évaluée in vitro par la méthode de réduction du radical DPPH par CCM et par méthode spectrophotométrique. L’activité hémolytique des extraits a été évaluée in vitro par CCM. La macroscopie et la microscopie ont montré que les échantillons bien séchés gardent leur couleur originale et on a pu observer quelques éléments caractéristiques tels que des fibres, collenchymes, des grains d’amidon, des fragments d’épiderme avec des oxalates de calcium, des poils tecteurs, des stomates dans la poudre des deux plantes. Le screening phytochimique réalisé sur les poudres a montré la présence de nombreux composés chimiques tels que les tanins, les flavonoïdes, des oses et holosides, les saponosides, les stérols et triterpènes. L’activité antioxydante des extraits a été déterminée par la méthode de réduction du DPPH, les extraits de Acacia nilotica ont été les plus actifs avec une CI 50 comprise entre 9 – 30 µg/mL. Les extraits n’ont pas provoqué d’hémolyse in vitro. Les résultats de ce travail (activité antiradicalaire, activité non hémolytique) et ceux de la littérature (activité antiplasmodiale in vitro) pourraient justifier et valider ainsi l’utilisation traditionnelle de ces deux plantes dans la prise en charge du paludisme. Cependant il serait intéressant de poursuivre cette étude en évaluant l’activité antiplasmodiale in vivo des extraits sur des modèles murins de paludisme.