Efficacité in vivo de l'Artéméther-Luméfantrine sur les souches de plasmodium falciparum et son impact sur les marqueurs moléculaires de résistances parasitaires aux antipaludiques, au Mali
Abstract
Introduction: L'utilisation de l'Artéméther-Luméfantrine comme l'un des traitements de première ligne au Mali nécessite une évaluation continue de son efficacité clinique ainsi que recommande par l'OMS. Nous avons évalué l'efficacité in vivo d'AR-L sur P. falciparum et son impact sur les marqueurs moléculaires de résistances parasitaires (pfcrtK76T, pfmdr-1N86Y) aux antipaludiques. Méthode: Nous avons mené une étude prospective multicentrique ouverte qui s'est déroulée entre Octobre 2009 et Janvier 2010, chez les adultes ou enfant de tout âge avec un poids corporel supérieur ou égale à 5 kg qui avaient un paludisme simple. Nous avons appliqué le protocole standard de l'OMS de 28 jours pour déterminer l'efficacité in vivo de l'Artéméther-Luméfantrine. Au total 337 sujets ont été inclus dans l'étude. L'analyse moléculaire a porté sur 337 confettis de J0 et de 85 confettis au jour d'échec de l'ensemble des sites. Il s'agissait de comparer la prévalence de la mutation des gènes pfmdr-1 N86Y et pfcrt K76T avant et après le traitement. Résultats: Après correction moléculaire le taux de réponse clinique et parasitologique adéquate était comparable entre les sites (p 0,05). Les taux de réinfections obtenus étaient de 24,5 p.100, 28,5 p.100, 34,8 p.100, 5,7 p.100 respectivement à Bandiagara, Faladjè, Kollé et Pongonon (pinf. à 0,05). La fréquence de l'allèle pfcrt 76T a diminué de 49,3 p.100 (166/337) à J0 et 38,8 p.100 (33/85) après traitement ainsi que celle de pfmdr-1 86Y de 11 p.100 (37/337) à l'inclusion et 0 p.100 après le traitement. La fréquence de l'allèle pfcrt K76 à augmenter de 50,7 p.100 (171/337) à J0 et 61,2 p.100 (52/85) après traitement ainsi que celle de pfmdr-1 N86 de 89 p.100 (300/337) à l'inclusion et 100 p.100( 85/85) au jour d'échec. Conclusion : l'AR-L reste toujours efficace sur les souches de parasite circulant dans nos différents sites d'étude. Le gène pfmdr-1N86Y pourrait être utilisé comme un outil de surveillance de la Luméfantrine dans les zones d'endémie palustre.