Analyse des fluctuations hormonales chez les patients sous traitement antituberculeux au Mali.
Abstract
La tuberculose (TB) est un problème majeur de santé publique et touche plus les hommes que de femmes dans le monde. Les hormones sexuelles sont suspectées d’être un des facteurs biologiques contribuant à ce biais lies au sexe. Nous avons initié cette étude au niveau du Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC) dans le but d’analyser les fluctuations des concentrations des hormonales sexuelles (testostérone et estradiol) au cours du traitement antituberculeux. C’était une sous étude d’une étude de cohorte prospective ayant pour objectif d’enrôler les participants faisant une tuberculose pulmonaire active à Bamako. L’échantillonnage était compris de 20 hommes et 20 femmes séronégatifs pour le VIH et recrutés avant l’initiation du traitement contre la tuberculose. Nous avons trouvé que les taux de testostérone et d’estradiol étaient significativement plus élevés après six mois de traitement par rapport à la visite de base avant le début du traitement, respectivement chez les hommes (p ˂ 0,0001) et les femmes (p ˂ 0,0083). En effet, le taux de testostérone était négativement corrélé avec les cytokines inflammatoires (IL-6 et INF-γ), fortement impliqués dans la réponse immunitaire contre les mycobactéries. Cependant, nous n’avons pas observé de lien entre le taux d’estradiol et les cytokines inflammatoires étudiées chez les femmes. Nos données suggèrent la présence de différences biologiques significatives entre les deux sexes au cours du traitement antituberculeux. Ces différences semblent être médiées par les hormones sexuelles en agissant sur l’immunité. En conclusion, nos données suggèrent que la testostérone pourrait être utilisée comme un biomarqueur potentiel de la réponse au traitement pour une meilleure prise en charge des hommes atteints de la tuberculose pulmonaire active.