Etude génétique des schistosomes du groupe S. haematobium chez les populations humaines dans la région de Kayes (Mali)

Abstract

Introduction : La schistosomose est une maladie tropicale négligée (MTN) chronique causée par des vers plats trématodes du genre Schistosoma. Elle est la deuxième endémie parasitaire au monde. Au Mali, l’infestation causée par les schistosomes du groupe S. haematobium est endémique partout sur le territoire particulièrement le long des fleuves Niger et Sénégal et autour des mares qui constituent également le lieu d’abreuvage des animaux facilitant le contact entre schistosomes humains et schistosomes animaux. Objectifs : Étudier la génétique des schistosomes du groupe Schistosoma haematobium identifiés chez des écoliers de deux villages, Fangouné Bamanan (District de Diéma) et Diakalèl (District de Kayes). Matériels et Méthodes : Étude transversale, descriptive à passage unique qui a été réalisée en novembre 2021 sur 506 élèves âgés de 6 à 14 ans. Résultats : Il y avait 303 garçons et 203 filles (sexe ratio, H/F= 1,49). La prévalence était plus élevée à Diakalèl (78,1%) qu’à Fangouné Bamanan (52,8%) (p<0,0001). Il en était de même pour la répartition des forts excréteurs. Quatre différents profils ont été identifiés dont trois hybrides. Aucune espèce pure de S. bovis ou de S. curassoni n’a été retrouvé chez les enfants examinés. Le profil hybride S. bovis/ S. curassoni_cox1 x S. haematobium_ITS 2/ S. haematobium _18S (Sc/Sb_ShxSh) était le profil le plus retrouvé à Diakalèl (68%) tandis qu’à Fangouné Bamanan le profil pur S. haematobium_cox1 x S. haematobium_ITS 2/ S. haematobium _18S (Sh_ShxSh) prévalait (54,4%). La plus forte prévalence de populations d’hybride a été retrouvée à Diakalèl (72%) caractérisant une différence significative (p<0,00001). Conclusion : Notre étude a révélé la présence de profils hybrides au sein des schistosomes collectés chez les enfants parmi lesquels Sc/Sb_ShxSh était le plus représenté témoignant de l’introgression entre schistosomes humains et animaux. Des études approfondies s’avèrent indispensables pour comprendre, contrôler et éradiquer ces espèces hybrides.