Evaluation de la couverture en polychimiothérapie (PCT) antilépreuse dans le district de Bamako en 1998
Abstract
En vue d'évaluer la couverture sanitaire et géographique en polychimiothérapie antilépreuse dans le District de Bamako, nous avons réalisé une enquête transversale sur la disponibilité des ressources humaines et matérielles pour le traitement des cas de lèpre dans les services de santé au mois d'avril 1998. Nous avons également revu les cahiers de traitement et registre de la lèpre dans les centres de traitement de la lèpre fonctionnels pendant l'enquête. Nous avons visité 30 centres de santé dont 7 étaient communaux, 18 étaient communautairs et les cinq derniers étaient des cliniques privées. Les données ont porté sur 1.242 patients-années traités au cours des trois années couvertes par l'étude. Les résultats de cette enquête montrent que 8 des 30 centres de santé visités appliquent la PCT antilépreuse soit une couverture sanitaire de 26, p.100. La couverture géographique est insuffisante avec un rayon moyen de de 3,16 km par centre de traitement de la lèpre. En plus de la faiblesse de la couverture sanitaire et gégraphique, les quantités de plaquettes de PCT disponibles étaient insuffisantes dans six centres visités et cinq centres de santé avaient des médicaments périmés en stock. Par ailleurs parmi les malades traitées au cours des années 1995 à 1997, 86, p.100 ont été réguliers au traitement selon la norme des deux tiers de prises de rifampicine au cours d'une periode de traitement considérée. Enfin les taux de guérison calculés pour les cohortes de patients devant terminer le traitement en fin 1996 et 1997 étaient respectivement de 64, p.100 pour les cas paucibacillaires et 1, p.100 pour les cas multibacillaires. Tenant compte de ces résultats, nous avons formulé des recommandations pour l'augmentation de la couverture sanitaire en PCT, pour la formation et la supervision du personnel impliqué dans les activités de lutte contre la lèpre et pour la sensibilisation des patients sous PCT afin d'améliorer leur assiduité au traitement