Étude épidémio- clinique de l'association du paludisme et l'infection à VIH à l'Hôpital Fousseni Daou de Kayes, Mali

Abstract

L'objectif de notre étude était de décrire les aspects cliniques et épidémiologiques de la co-infection paludisme et VIH/SIDA dans le service de médecine et dermato-vénéréologie spécialisés dans la prise en charge du VIH/SIDA dans une capitale régionale. Il s'agissait d'une étude prospective et descriptive comparative réalisée de juillet 2006 à février 2007 au sein d'une population de patients hospitalisés et ou suivis en externe. Notre échantillon était de 103 patients repartis en deux groupes dont 33 de sexe masculin et 70 de sexe féminin soit un sex- ration (F/H) égal 2.12 en faveur du sexe féminin.La population était constituée de patients VIH+ (68) et VIH-(35) tous souffrant de paludisme à Plasmodium falciparum sur une population de malades.La goutte épaisse a permis la mise en évidence de l'espèce plasmodiale. Le CD4, l'hémogramme et le bilan biologique ont été réalisés chez tous les patients. La densité parasitaire moyenne sur l'ensemble de l'échantillon était de 68.66 parasites par millimètre cube de sang ; pour les patients HIV+ elle est de 45.33 parasites par millimètre cube sang et celle des patients HIV-23.33 parasites par millimètre cube de sang. Les vomissements et les diarrhées ont été plus notés dans le groupe des séropositifs pour le VIH. Les molécules antipalustres utilisées étaient la quinine, les dérivés d'artémisinine, les CTA, et la Sulfadoxine-pyrimethamine. 5 patients séropositifs qui étaient sous indinavir ont fait un paludisme simple mais ce résultat ne nous permet pas de confirmer la protection antipalustre de l'indinavir rapportée par certains auteurs. 36 de nos patients qui étaient sous prophylaxie au cotimoxazole ont fait un paludisme simple contre 4 patients qui ont fait un paludisme grave avec une différence statistiquement non significative (p égal 0.48). 4 cas de décès ont été enregistré soit un taux de létalité de 3.8 p.100 . L'évolution a été la même dans les deux groupes. La co-infection VIH-paludisme mériterait une étude plus poussée avec un échantillon important en vue d'une meilleure observation.