Distribution, clinique et thérapeutique des morsures de serpents dans les structures sanitaires régionales du Mali
Résumé
Nous avons effectué entre 2005 et 2006 une étude rétrospective sur les aspects épidémiologiques, la clinique et la prise en charge des envenimations de serpents dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti au Mali. L'étude avait pour but de décrire la fréquence des morsures, la symptomatologie et l'itinéraire thérapeutique des cas. L'enquête a concerné 5 hôpitaux régionaux et 63 centres de santé de référence situés dans les différents cercles. L'étude de nature rétrospective consiste à analyser les registres de consultation et les dossiers cliniques des malades reçus pour morsures de serpent. La période de collecte des données varie énormément d'une localité à l'autre (6 à Mopti et 11 ans à Kayes, Sikasso et Ségou). Au total 1433 cas de morsures sont enregistrées dont 980 hommes et 453 femmes. La région la plus touchée est celle de Sikasso au sud avec 572 cas et la moins exposée est Mopti avec 142 cas. Les agriculteurs notamment les jeunes adultes âgés de 15 à 30 ans sont les plus exposés. Le siège et les circonstances de la morsure sont décrits dans 2 p.100 seulement des cas. La létalité hospitalière est de 4,7 p.100 (67/1433). La létalité annuelle varie de 0 à 0,89 pour 100 000 habitants en fonction des localités. La symptomatologie des envenimations est largement dominée par le syndrome vipérin. Le traitement est partout symptomatique et associe les anti-inflammatoires, les antibiotiques, le SAT et les analgésiques. Les besoins en SAV des différentes formations sanitaires varient entre 3 et 56 ampoules. De tels besoins soulignent la faible fréquentation des centres de santé par les victimes de morsures de serpents.