Recours aux soins et ressources des jeunes en milieu urbain et périurbain Bamakois
Résumé
Face à la problématique de l'accès aux soins de santé des populations vulnérables comme les jeunes dans un contexte ou les politiques en matière de santé oeuvrent pour que l'égalité des chances de recourir aux structures sanitaires soit une réalité, nous avons décidé dans le cadre du « chantier jeunes » d'étudier le recours aux soins et les personnes ressources de la population juvénile de Bamako. Nous avons exploité pour cela les données récoltés par interview dans le cadre du projet de recherche « chantier jeunes » auprès de 1 819 jeunes répartis dans 3 zones au sein du district de Bamako dont un échantillon de 1 200 jeunes à Mékin-Sikoro (Sikoroni) et 2 échantillons comparatifs de 319 jeunes à Bandiagara Coura et 300 jeunes à Niaréla. Nous nous sommes fixés comme objectif : 1- d'identifier les personnes ressources des jeunes en cas de maladie ; 2-d'analyser le recours aux soins des jeunes en cas de maladie ainsi qu'en cas d'accouchements en milieu urbain et périurbain Bamakois ; 3-de déterminer les facteurs influençant sur ce recours. L'analyse de ces données a fourni des résultats qui permettent de dégager les constats suivants : Par rapport aux personnes ressources des jeunes, on voit que les jeunes enquêtés se sont adressés en général à leurs mères en cas de problèmes de santé. Cependant les jeunes qui ont un niveau de vie bas, les non scolarisés et les adultes jeunes se sont plus adressés à une personne extérieure à leur famille par rapport aux autres. Au premier recours, l'hôpital ressort comme que le premier lieu de soins des jeunes enquêtés (44,4 p. 100), toutes fois les jeunes les moins nantis, les moins scolarisés et les plus jeunes se sont plus adressés aux guérisseurs ou se sont soignés à la maison par rapport aux autres. Au second recours, on observe le même parcours inverse du premier recours, en effet plus le lieu de résidence est éloigné du centre urbain, plus les enquêtés ont recours aux structures informelles (guérisseurs, maison) et les jeunes qui exercent une autre activité font plus recours aux structures informelles (guérisseurs, maison) par rapport à ceux qui étudient encore (76,9 p. 100 contre 67,7 p. 100). Quant au lieu du premier accouchement des jeunes enquêtés, plus de la majorité des jeunes ont accouché au CSCOM (68,5 p. 100). Notons également qu'ici les jeunes qui ont niveau de vie bas, les non scolarisés et ceux qui résident à Bandiagara Coura ont plus accouché à la maison où chez une accoucheuse traditionnelle par rapport aux autres. Et enfin par rapport à la personne qui assiste ce premier accouchement, on voit que 82,2 p. 100 des accouchements sont assistés par le personnel qualifié (médecin, sage femme) et ici aussi, les accouchement des jeunes qui ont un niveau de vie bas et les non scolarisés sont moins assistés par le personnel qualifié par aux autres. Ces informations ainsi fournies par notre étude montrent que d'énormes efforts sont à faire afin rendre les services de soins curatifs, maternels et obstétricaux plus accessibles aux populations les plus vulnérables. SIGNALITIC CARD