Variations saisonnières des aspects épidémiologiques et cliniques du paludisme à Missira (Kolokani) de 2004 à 2005.
Résumé
Nous avons mené une étude longitudinale avec des passages transversaux sur des enfants de 1 à 9 ans dans le village de Missira en zone nord-soudanienne (au Mali) dans le but d'apprécier non seulement l'impact de la pluviométrie sur les indices paludométriques, mais aussi de faire un suivi sentinelle pendant deux ans de la cohorte. Nous avons procédé à des examens cliniques et biologiques (goutte épaisse, frottis mince et taux d'hémoglobine). Les hauteurs de pluies recueillies ont été de 806,4 mm d'eau en 2005 et 549,4 mm d'eau 2004. Nos résultats montrent que le paludisme était la première des pathologies rencontrées avec une fréquence moyenne de 49,28 p.100 ) et l'espèce Plasmodium falciparum était prédominante. Des cas de paludisme infection ont été surtout observés en 2004. L'indice plasmodique (IP) par mois variait de 26,94 à 90,97 p.100, ces IP étaient plus élevé en 2004 qu'en 2005 (probabilité p inférieur ou égal 0,00014 de juillet à novembre). La prévalence de l'infection plasmodiale chez les patients était respectivement de 77,95 p.100 en 2004 et 84,47 en 2005. Les fortes parasitémies ( supérieur à10000/ mm3) représentaient 40,29 p.100 en 2005 contre 23,59 p.100 en 2004 et cette différence n'était significative (p égal 0,06). La moyenne géométrique des densités parasitaires par mois en 2005 était au dessus de celle de 2004, toute fois elle ne s'élevait qu'après des jours de pluies. Il y avait une relation statistiquement significative entre la fièvre et la présence de plasmodies chez les patients et qui était plus forte en 2005 (p égal 0,007), de même qu'entre la splénomégalie et la forte parasitémie avec une probabilité p égal 0,01. Nous avons enregistré en 2005 une augmentation significative de la splénomégalie fébrile avec une probabilité p égal 0,0002. Par contre nous n'avons pas trouvé une relation entre l'anémie et les plasmodies (p supérieur à0,05 en 2004 et 2005). Nous avons remarqué une augmentation de l'incidence du paludisme après celle des jours de pluie. Et ainsi le cumul pluviométrique mensuel a montré une relation nette entre le paludisme et la pluviométrie au cours des 2 années. Nous avons pensé que la bonne pluviométrie de 2005 expliquerait ces différences observées.