dc.description.abstract | L'objectif général de notre étude était d'étudier les problèmes sociaux et psychologiques des enfants sous ARV dans le service de pédiatrie du CHU Gabriel Touré. Il s'agissait d'une étude transversale à passage unique basée sur l'entretien avec les parents et leurs enfants (âgés de 10 à 15 ans) sous ARV du début de l'IMAARV en 2001 au mois de février 2006. Elle a porté sur 28 cas, dont 15 filles et 13 garçons, la moyenne d'âge des enfants était de 12 ans. L'analyse des résultats a permis de constater que : 27/28 enfants avaient perdu au moins un parent, parmi eux 12 étaient orphelins de père et de mère et la plupart des enfants sont scolarisés 26/28. Seul 1 enfant sur les 28 vivait auprès des deux parents biologiques, 9 enfants vivaient avec un seul parent, 16 enfants vivaient chez un autre membre de la famille et 2 au village SOS. Par rapport à leur vision sur le SIDA, 12/28 des parents sont " réalistes ", 12/28 sont également " optimistes " et 4/28 sont " pessimistes". Cependant 27/28 des parents et tuteurs ont une vision positive du malade. A la question de savoir l'attitude qu'on doit adopter à l'égard des enfants infectés par le VIH nous avons constaté que l'exclusion familiale et sociale est largement notifiée dans 1 cas. Une crainte réelle et sans réel fondement de la transmission de la maladie en particulier intra familiale et par le sang se retrouve chez les parents ou tuteurs dans 25/28. 10 parents sur 28 n'avaient pas informé d'autres personnes du diagnostic de l'enfant parmi lesquels 8 n'envisageaient pas d'informer à un tiers dans un futur proche. La difficulté des parents et des tuteurs est surtout matérielle 12/28 et les questions incessantes de l'entourage par contre pour les enfants ces difficultés restent surtout liées aux médicaments et les problèmes les plus évoqués sont le caractère contraignant du traitement. Seulement 3 parents sur les 28 pensaient que l'enfant était au courant de son diagnostic. Avis des enfants Notre étude montre que sur les 28 enfants interviewés seulement 2 enfants savent qu'ils sont infectés par le VIH. Ils ont une idée de la gravité de leur maladie (14/28) mais ils ont une idée erronée de la curabilité (25/28). 14/28 enfants trouvent que leur maladie et son traitement ne leur a pas été suffisamment expliqué et 1 enfant souhaite arrêter les consultations voire de prendre ses médicaments croyant qu'il n'a rien. Notre étude montre que la maladie limite leur activité (12/28) et cela en raison des épisodes répétées d'infections et des médicaments qu'ils prennent quotidiennement contrairement à leurs amis. Les activités citées sont : amuser avec les camarades, aller correctement à l'école etc. Les enfants ne sont pas unanimes par rapport au partage de l'information sur leur infection à VIH (16/28 enfants ne veulent pas que leur entourage soit informé par crainte de se voir rejeter, la moquerie des gens, la divulgation de leur maladie et la crainte d'être maltraité). La majorité se projette d'exercer un métier dans l'avenir sans difficulté avec une classique prédominance des professions de santé. 1 enfant sur 3 pense qu'il souffre psychologiquement de sa maladie et 8/28 enfants disent qu'ils consultent à l'hôpital malgré eux et souhaiteraient arrêter toute consultation. Au terme de notre étude, nous constatons que malgré les efforts effectués par les autorités Maliennes ( gratuité des ARV, prise en charge globale du coût des analyses biologiques après notre enquête) que les enfants sous ARV et leurs parents se trouvent confrontés à de nombreux problèmes d'ordre psychologiques et sociaux. | |