Etude de la césarienne à la maternité du Centre de Santé de Référence de la commune V du 1er Janvier au 31 Décembre 2005.
Résumé
La césarienne est un facteur de réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et néonatale. Cependant dans notre contexte actuel, cette prise en charge est limitée par un système de référence/évacuation déplorable, plateau technique défectueux, l'insuffisance et l'instabilité de personnel qualifié. Depuis le 23 juin 2005 cette intervention est devenue gratuite par le gouvernement malien sur toute l'étendue du territoire, permettant la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et néonatale. Par le présent travail, nous avons voulu faire le point sur la césarienne dans notre structure en 2005 avec comme objectifs spécifique de : 1 - Déterminer la fréquence de la césarienne dans la commune. 2 - Définir le profil sociodémographique et psychologique des femmes qui ont bénéficiées de cette intervention. 3 - Identifier les indications de césarienne. 4 - Etablir le pronostic de la césarienne. 5 - Préciser les caractéristiques temporaires 6 - Evaluer le coût de la césarienne. 7 - Formuler des recommandations. Pour ce faire nous avons initiée dans notre service une étude transversale avec collecte prospective des données du 1er Janvier 2005 au 31 Décembre 2005. L'échantillon incluait toutes les femmes qui ont bénéficié de cette intervention dans notre structure. Les données ont été collecte à l'aide d'une fiche d'enquête individuelle complète par les registres et les carnets de consultations prénatales. Les tests statistiques utilisés ont été celui de khi2 pour les associations entre variables qualitative, l'odd ratio et son intervalle de confiance pour l'estimation du risque et le seuil de significativité était de 5 p.100 . C'est ainsi que nous avons obtenu les résultats suivants : Résultats : Pendant la période d'étude nous avons recensé 1003 césariennes dans notre service pour un nombre total d'accouchement de 7773. La fréquence de la césarienne dans notre service était de 12,90 p.100 . 44,9 p.100 provenaient de l'aire couverte par le CSRéf CV. Cependant ces césariennes ne représentent que 91,01 p.100 réalisées pour la commune. En effet 7,71 p.100 et 1,27 p.100 des césariennes dont bénéficiaient les femmes de la commune V étaient réalisées respectivement par l'Hôpital Gabriel Touré et dans les cliniques privées Le taux de césarienne dans le service avant la gratuité était de 13,95 p.100 versus 12,05 p.100 après la gratuité. Il n'existe pas de différence significative entre ces deux taux (OR égal 0,86 Khi2 égal 4,74 p supérieur à0.05). Les femmes qui ont bénéficié de ces césariennes étaient analphabètes (64,50 p.100 ), adolescentes (21,3 p.100 ), référées ou évacuées dans 84 ? 83 p.100 des cas et empruntaient un moyen de transport en commun dans 71,2 p.100 des cas pour arriver dans notre centre. La césarienne est réalisée en urgence dans 94,11 p.100 . La dystocie mécanique constituait la principale indication (54,5 p.100 ). Le délai moyen entre l'indication de la césarienne et l'acte opératoire était de 11,82 mn avant la gratuité de la césarienne et 18,3 mn après la gratuité (test de Kruskal Wallis, P supérieur à0,05). La voie d'abord privilégiée est l'incision médiane sous ombilicale (96,90 p.100 ). 9,1 p.100 des césariennes donnaient un mort né et 8,5 p.100 un enfant en état de mort apparente. La mortalité post césarienne est de 0,4 p.100 (4/1003). La durée moyenne d'hospitalisation était de 5 jours. Le coût moyen avant la gratuité était de 67 181,42 contre 7787,86 après la gratuité. 73 p.100 des femmes avaient peur de la césarienne. Cependant, au terme de la prise en charge, 97,8 p.100 des femmes étaient satisfaites. Conclusion : Dans l'état actuel de la situation, les capacités du plateau technique du CSRéf CV ne permettent pas de répondre aux besoins de santé de la population cible. Le pronostic reste assombri par le poids de l'évacuation mal organisée tant des centres périphériques vers le CSRéf CV que de celui-ci vers les structures de niveau 3. Le mauvais pronostic ci-dessus explique qu'encore la majorité des femmes a peur de cette intervention.