dc.description.abstract | Le paludisme et la schistosomose sont des affections très largement distribuées au Mali. Pendant que l'épidémiologie et la clinique de ces deux maladies sont assez bien connues, la conséquence de leur infection concomitante sur l'hôte humain reste encore ignorée. Dans la perspective d'étudier cette coinfection chez l'homme, nous avons mené une étude longitudinale de juillet 2004 en janvier 2005 avec des passages transversaux bimensuels dans le village de Dialakorodji à proximité de Bamako au Mali. Le but de cette étude était d'évaluer l'impact de la schistosomose à S. haematobium sur les paramètres paludométriques (incidence des accès palustres, l'indice plasmodique, la parasitémie palustre, l'anémie et la splénomégalie). Un examen des urines par filtration à l'inclusion (juillet) a permis d'identifier les porteurs d'oeufs de Schistosoma haematobium. L'enquête a porté sur 320 enfants dont 160 enfants infectés par S. haematobium et 160 témoins, âgés de 4 à 14 ans. Chaque enfant infecté était apparié à un enfant non infecté selon l'âge, le sexe, les moyens de prévention contre le paludisme et la résidence. La prévalence de la schistosomose à S. haematobium (la seule espèce présente) était de 70,85 p.100 . L'IP était significativement plus élevé chez les enfants infectés par S. haematobium (32,0 p.100 ) que chez ceux non infectés (11,4 p.100 ) notamment en septembre (p égal 0,021). L'IP et la splénomégalie étaient en outre d'autant plus élevés que les charges d'excrétion ovulaire étaient importantes respectivement en septembre (p égal 0,013) et janvier (p égal 0,027). En revanche, l'incidence des accès palustre et la parasitémie palustre ne variaient significativement en fonction de la co-infection quelque soit l'âge et le sexe. Ces résultats suggèrent que la schistosomose à S. haematobium est un facteur d'aggravation du paludisme. | |