Etiologies des fièvres dans le service de médecine interne du CHU du Point G
Résumé
Introduction La fièvre est définie comme une élévation de la température corporelle centrale au-delà de 37,5°C au réveil et 37,8°C au coucher. Elle est considérée comme une réaction de l’organisme face à une éventuelle agression et constitue un motif fréquent de consultation. Selon son délai d’apparition, elle peut être classée comme étant aigüe ou prolongée. La fièvre traduit cliniquement un large éventail de pathologies diverses. Les étiologies infectieuses sont de loin les plus fréquentes dans les fièvres aigües mais responsables de 40 à 50% des fièvres prolongées. Méthodologie C’est une étude transversale et descriptive, qui s’est déroulée sur une période de 4 ans, avec recueil rétrospectif des données allant du 01er Janvier 2019 à 30 Avril 2022 et prospectif du 01er Mai 2022 au 31 Décembre 2022. Ont été inclus tous les patients, quel que soit le sexe, l’ethnie et l’origine géographique, d’âge supérieur à 15 ans, ayants présenté une température supérieure ou égale à 37,8°C dans le service de médecine interne en hospitalisation avec un dossier et des bilans biologiques réalisés. L’objectif de cette étude était d’identifier les étiologies des fièvres dans ledit service. Résultats Nous avons retenu 306 répondants à nos critères d’inclusion. La fréquence hospitalière s’élève à 17,8%. Les fièvres aigues ont représenté 68,3%, tandis que les fièvres prolongées ont représenté 31,7%. Le sex-ratio H/F était de 0,95 et l’âge moyen des patients de 45,32 +/- 16,53 ans. Les signes fonctionnels à type de toux et de céphalées ont été retrouvé respectivement chez 42,5% et 23,2% des patients. L’anorexie comme signe général a été retrouvée à 95,7% et les plis de déshydratation à 38,2% concernant les signes physiques. La goutte épaisse a objectivé le paludisme à un taux de 51,6% et la sérologie VIH a permis de confirmer le diagnostic de VIH chez 29,1% des patients. Les différentes étiologies retrouvées étaient les pathologies infectieuses à 87,3%, les néoplasies à 7,2%, les maladies auto-immunes à 2,7%, les pathologies sans diagnostic à 2,2%, les causes iatrogènes à 0,4% et les causes endocriniennes à 0,2%. Conclusion Les fièvres en termes d’étiologie restent un chapitre complexe de la médecine malgré les progrès des moyens diagnostiques. Un examen minutieux est nécessaire pour l’orientation diagnostique. L’échec diagnostic demeure une réalité rapportée dans plusieurs séries dans le monde.