Impact psychosocial des troubles psychiques des enfants sur leurs parents : cas suivis au service de psychiatrie du CHU-Point G
Résumé
Les troubles psychiques des enfants peuvent avoir des conséquences importantes sur la vie des parents. En effet devant l’ampleur du problème dans le monde, les conséquences sur la vie des parents, l’insuffisance d’études menées sur ce sujet au Mali, les expériences vécues dans le service et dans la vie quotidienne nous a motivé à choisir ce thème.
L’objectif de notre travail était d’étudier l’épidémiologie des troubles psychiques des enfants et leur impact psychosocial sur les parents dans le service de psychiatrie Point G.
Une étude transversale descriptive à collecte rétrospective et prospective des données de Janvier à Décembre 2021. Elle a porté sur les dossiers des enfants admis dans le service de psychiatrie et leur parent. Les données ont été collectées à partir de deux questionnaires (enquête et DSM-4, 1994). L’analyse des données a été effectuée sur SPSS version 21, et l’analyse statistique descriptive par des tableaux croisés.
Cette étude nous avait montré une fréquence hospitalière de 7,48% ;
Par rapport aux caractéristiques socio-démographiques, parmi les enfants malades, 61% étaient des garçons, 72% avaient un âge compris entre 12-17ans. Parmi les parents, 35,8% étaient des mères, 68,6% avaient un âge compris entre 22-42ans, 54,7% étaient non scolarisés contre 45,3% de scolarisés ; 46,7% représentaient des ménagères, 77,4% étaient mariés.
Par rapport aux caractéristiques cliniques des enfants malades, parmi eux, 34,3% avaient comme motif principal de consultation, l’agitation, 34,3% avaient comme diagnostic retenu la comitialité.
Par rapport à l’impact sociale, au sein de la famille, la routine familiale/organisation de la vie quotidienne viennent en première position (55 cas) ; et malgré la stigmatisation la plupart des parents enquêtés fréquentaient les endroits publics avec leur enfant environ (117 cas). ; les frais liés au traitement viennent en première position (91 cas).
Par rapport à l’impact psychologique, la majorité des parents enquêtés 56,2% avaient évoqué comme plainte les maux de tête, 72,3% estimaient être de très mauvais état après la maladie ; environ 58,4% des cas avaient souligné une très forte charge émotionnelle par rapport à ceux ayant leur existence fortement affectée après la maladie constituaient environ 51,1% des cas.
Par rapport à l’impact psychopathologique : la dépression a été la principale détresse psychologique chez 70,1% des parents enquêtés.
Par rapport aux types de lien en corrélation avec le diagnostic de l’enfant en fonction de la nature de l’impact psychosocial, la comitialité a été la plus représentée (n=27) avec un lien avec la dépression (n=27) et l’anxiété (n=20), la psychose aiguë avec un lien avec la manie (n=2), l’autisme aux frais liés à l’entretien de l’enfant.
En conséquence ces résultats témoignent de l’importance pour les professionnels de prendre en compte les parents lors des interventions réalisées auprès de ces derniers et de les faire participer aux différentes décisions et stratégies. Cependant des études populationnelles et l’identification de tous les facteurs associés à la nature de la détresse psychologiques des parents doivent être entreprises.