Pratiques familiales autour des soins du nouveau-né de la maternité au domicile en milieu urbain : le cas de la commune III du District de Bamako
Résumé
La mortalité néonatale reste un fléau de grande envergure de la santé publique au Mali. Notre étude nous a permis de conclure que nos pratiques traditionnelles n'ont pas connu une révolution. Les femmes sont conscientes que les pratiques ancestrales doivent évoluer mais la volonté de ne rien changer est plus forte. Chacun essai d’apporter sa touche personnelle de modernité tout en gardant le modèle dit traditionnel. La majorité des acteurs avaient une mauvaise connaissance et pratique des soins à donner en période néonatale. L’utilisation des substances inappropriées rendent de plus en plus vulnérable le nouveau-né dans sa période néonatale. En revanche l’administration de certains médicaments recommandés et nécessaires (vit A “mère“ vit K1 et collyre “NN“), ainsi que les soins du cordon ont besoin d’être rehaussés. La pratique de l’allaitement maternel exclusif et précoce se trouve dans l’impasse face à l’ignorance des mères par rapport à son importance. Le bain précoce n’est plus un geste de nettoyage banal mais il est plutôt perçu comme une pratique socioculturelle, une purification du corps de l’enfant. C’est pourquoi son report tardif est gênant voire inconcevable pour la famille. La pratique de la thérapie traditionnelle est loin d’être abandonnée au profit de la modernité, puisqu’elle est perçue comme efficace dans la protection et la préservation de la santé du nouveau-né. L'avènement de la médecine moderne est assez récent au vue de la société et son accès est souvent soumis à beaucoup de contraintes. Pour une éventuelle amélioration du bien-être du nouveau-né dans l’espace familial il est impératif de renforcer la communication pour le changement de comportement. Les futures études doivent porter sur l’adoption de l’allaitement maternel exclusif et l’usage de la phytothérapie chez le nouveau-né.