La cryptococcose chez les personnes vivant avec le virus d’immunodéficience humaine (VIH) au service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU du Point G
Résumé
La cryptococcose est une infection fongique, opportuniste majeure due à Cryptococcus neoformans ou Cryptococcus gattii. C’est l'une des principales causes de décès chez les adultes vivant avec le VIH. La cryptococcose neuroméningée est la forme clinique la plus fréquente et entraîne une morbidité et une mortalité importantes. Nous avons réalisé une étude prospective descriptive et analytique allant du 1er novembre 2021 au 31 Juillet 2022 (9mois) dans le but de déterminer la prévalence actuelle et l’espèce responsable de la Cryptococcose chez les PvVIH hospitalisés au SMIT du CHU Point G. Le diagnostic de cryptococcose a été posé sur la base des résultats de l’antigénémie cryptococcique et dans le LCS, de l’examen direct de l’encre de chine, de la culture sur milieux de Sabouraud et l’identification de l’espèce par la spectrométrie de masse : MALDI-TOF-MS. La durée moyenne d’hospitalisation était de 25,1± 16,05 jours. Durant la période d’étude, nous avons enregistré 10 patients infectés par Cryptococcose dont 9 chez les PvVIH dans une population de 247 patients hospitalisés, dont 228 sont porteurs de VIH soit une prévalence respective de 4% et de 3,95%. Le sex-ratio était de 1,25. Ils présentaient tous des signes d’atteinte méningée, d’atteinte cutanée ou d’atteinte pulmonaire. L’âge moyen était de 33,4 ans avec comme extrêmes 27 à 40 ans. Le tableau clinique était dominé par les signes suivants :la sensation de fièvre dans 66,7% des cas les céphalées observées chez 66,7% des cas, et la toux dans 55,6% des cas, les signes cutanés (papules ombiliquées et erythémateux) dans 22,2% des cas. La forme clinique la plus représentée était la cryptococcose neuroméningée avec 77,8% des cas mais les formes multifocales étaient aussi présentes 22,2% des cas. Le liquide céphalorachidien était d’aspect clair eau de roche (71,4%). L’espéce C.neoformans a été retrouvé chez tous nos patients (3/3) dont la culture est revenue positive. Les patients étaient traités par une bithérapie avec du fluconazole par voie orale ou injectable et les ARV. Le taux de mortalité n’était pas négligeable soit 44,4% de nos patients. L’infection à VIH est pourvoyeuse de la cryptococcose au Mali. Son diagnostic est simple et peu coûteux. Cette étude montre l’intérêt des études épidémiologiques pour améliorer la prise en charge des patients et d’appliquer les mesures préventives efficaces afin de diminuer la fréquence de cette infection dans notre pays.