Situation de l'Hépatite B au Laboratoire d’analyses biomédicales ALGI en 2018
Résumé
Dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’hépatite, nous proposons une étude sur
l’évaluation de la prévention de la transmission mère enfant (PTME) de l’hépatite B à Bamako.
L’hépatite B est l’infection du foie par le virus de l’hépatite B entrainant une inflammatoire aigue
des cellules hépatiques, pouvant entraîner une hépatite fulminante, une hépatite chronique après 6
mois, se compliquant de cirrhose et même de cancer du foie. En 2010, l’OMS a estimée à deux
milliards, (30% de la population mondiale) le nombre de personnes ayant été en contact avec le
virus de l’hépatite B (HBV) et 257 millions, le nombre de porteurs chroniques dont 60 millions en
Afrique. Le VHB est la 1ère cause de carcinome hépatocellulaire dans le monde particulièrement
en Asie et en Afrique subsaharienne. Ce carcinome hépatocellulaire est la 3ème cause de décès par
cancer dans le monde.
Selon l’OMS, la région ouest africaine serait la zone la plus infectée au monde. Au Mali cette
prévalence est estimée à 15% de la population. Une publication du registre du cancer du Mali, a
montré que le cancer du foie était le cancer le plus fréquent et la première cause de décès par cancer
chez les maliens. Ce taux de décès est relayé à la seconde place chez les maliennes derrière celui
du col de l’utérus. Malgré une couverture vaccinale de 92%, un nombre de plus en plus élevé
d’hépatite chronique est observé chez les enfants de moins de 5 ans. On sait que la chronicité est
liée à la précocité de l’infection dans 95%. Le dépistage de HBV chez les femmes enceintes n’est
pas courant dans le bilan prénatal de même que l’immunoglobuline B destinée à accorder une
protection immédiate n’est pas encore autorisée au Mali. Malgré l’accessibilité à moindre cout du
tenofovir depuis 2017, aucun protocole national n’est en vigueur pour réduire la charge virale des
femmes à virémies élevées. Au regard des recommandations de l’OMS d’ajouter une dose de
naissance à la vaccination en cours, comme de mesure de PTME de l’hépatite B dans les pays à
fortes prévalences (>8%), et mis en œuvre par la stratégie africaine de lutte contre l’hépatite 2014
- 2020, il nous parait pertinent d’évaluer nos mesures en vigueur. Nous avons des raisons de penser
que les mesures en place (vaccination commençant à 45 jours après l’accouchement) et celles
recommandées (dose de naissance) ne seraient pas suffisantes pour prévenir la transmission de la
mère à l’enfant de l’hépatite B surtout chez femmes enceintes à virémies élevées.
La collecte des données, le calcul de prévalences et le test statistique de Khi2 avec évaluation de
degré de liberté et de p ou signification asymptomatique seront effectués sur SPSS 25 et les
représentations se feront sur R Studio. Toutes les règles éthiques seront respectées et un accord
sera en vigueur en cas d’envoi des échantillons à l’étranger en ce qui concerne la confidentialité
et la recherche génétique.
Au terme de cette étude, il s’agira d’évaluer la pertinence de la prévention de la transmission Mère Enfant de l’hépatite B PTME HBV, d’évaluer son coût et sa faisabilité afin d’envisager son
implémentation au Mali et en Afrique.