Évolution du paludisme dans 5 districts sanitaires dans un contexte de mise à échelle de la Chimioprévention du Paludisme Saisonnier de 2016 à 2018 au Mali
Résumé
Au Mali, la transmission du paludisme est saisonnière exposant les enfants à une morbidité et
mortalité élevées. Une stratégie de Chimioprévention du Paludisme Saisonnier (CPS) consiste à
distribuer aux enfants de 3 à 59 mois des médicaments en trois doses mensuelles pendant les
périodes où le paludisme sévit le plus. Ce travail analyse l’évolution de l’incidence du paludisme
dans la population générale des districts de Kati, Kadiolo, Sikasso, Yorosso et Tominian dans un
contexte de CPS.
Cette étude transversale porte sur l’analyse des données historiques des cas de paludisme des
activités de routine et des données météorologiques du site de Nasa Giovanni des districts de 2016 à
2018. Les cas de paludisme confirmés par le test de diagnostic rapide ou goutte épaisse remontés à
travers les rapports mensuels ont été inclus. Un modèle additif général (GAM) étudie la relation
entre l’incidence du paludisme et les facteurs météorologiques.
De 2016 à 2018, l’évolution de l’incidence globale du paludisme était similaire dans tous les
districts d’études, positivement associée à la composante humidité relative, précipitation et
température minimale. La moyenne d’incidence mensuelle agrégée et celle de l’humidité relative
étaient différentes selon les districts, celles de la température moyenne et de la précipitation étaient
significativement similaires. L’incidence était plus élevée chez les enfants de moins de cinq ans.
La dynamique de transmission du paludisme, sa saisonnalité et sa variabilité restent intactes malgré
le contexte de la CPS couplé aux autres stratégies, qui doivent prendre en compte les facteurs
météorologiques.