Aspects Epidémiologiques, Cliniques et Anatomopathologiques de la grossesse extra utérine à l’hôpital Nianankoro FOMBA de SEGOU
Résumé
La grossesse extra-utérine est une pathologie fréquente et grave, constituant l’une des principales causes de décès maternel au premier trimestre de la grossesse .Elle se définit comme étant la nidation et le développement de l’oeuf en dehors de la cavité utérine ; la localisation la plus fréquente étant tubaire. Il s’agissait d’une étude prospective, descriptive, transversale portant sur les aspects épidémiologiques, cliniques et anatomopathologiques de la grossesse extra utérine incluant les patientes consentantes dont le diagnostic était posé à l’examen clinique, le test (ßHCG qualitatif) et/ou l’échographie ou l’examen anatomopathologique prises en charge dans le service de gynécologie obstétrique à l’hôpital Nianankoro FOMBA de Ségou. L’étude s’est déroulée du 1er avril 2021au 31 mars 2022.Pendant la période d’étude30 cas de GEU ont été colligés sur 3832 grossesses soit une fréquence 0,78 %. Le profil sociodémographique était celui d’une femme jeune avec un âge moyen de 27ans, la tranche d’âge de 20-35 ans était la plus concernée. Elles étaient scolarisées avec un niveau primaire (40,0%) et non scolarisés dans33,4% de cas. Nos patientes étaient mariées (76,7%) de cas, et 73,3% d’entre elles étaient sans emploi avec un bas niveau socio-économique. Les facteurs de risque étaient : les antécédents de chirurgie abdomino-pelvienne (23,3%) ; d’infection génitale (63,3%) ; d’avortement (50%) ; prise de contraceptifs (100%). Les motifs d’admission : 83,3% des patientes étaient admises avec une échographie en faveur d’un épanchement péritonéal et 10% avec un aspect de pseudo sac sur un épaississement de l’endomètre. Aucune de nos patientes n’était admise par un transport médicalisé. Le tableau clinique était celui d’une association de douleur pelvienne, de retard des règles chez toutes nos patientes ; les métrorragies (70%) ; la chute de TA < 100/60 mmhg (33,3%) la pâleur des muqueuses (53,3%), l’état de choc (3,3%). Hormis le bilan pré opératoire le test de ßHCG qualitatif et le dosage de ßhCG plasmatique ont été réalisés chez toutes nos patientes. Le traitement chirurgical radical a consisté à une salpingectomie chez 90% des patientes. L’examen anatomopathologique réalisé chez 73,3% des patientes avait conclu à une salpingite chronique dans 75,9% des cas. Les suites post opératoires étaient simples sans décès en dehors d’un cas d’occlusion traité avec succès en collaboration avec le service de chirurgie. La GEU constitue un problème de santé publique dans nos pays, liée à une augmentation croissante de sa fréquence. L’infection génitale de plus en plus fréquente, la multiplicité des partenaires, l’insuffisance dans la prise des IST et des avortements clandestins constituent des facteurs de risques non négligeables. La triade symptomatologique classique à savoir (douleurs abdomino-pelviennes + aménorrhée + métrorragies) a constitué le principal tableau clinique. Le diagnostic est presque toujours tardif et l’accès difficile à des moyens diagnostics comme l’échographie offre peu de choix thérapeutique.