Analyse des facteurs associés à la survenue d’une épidémie de rougeole : Cas du district de Bamako en 2014
Résumé
Introduction : Malgré l’avènement de la vaccination anti rougeoleux, la rougeole reste un
problème de santé publique surtout dans les pays en voie de développement. L’OMS estime
que 145 700 personnes, dont une majorité d’enfants de moins de 5 ans, sont mortes de la
rougeole en 2013. Au Mali, un plan stratégique national d’élimination de la rougeole (2013 –
2020) a été élaboré. Malgré des dispositions prises une flambée de rougeole a éclaté à
Bamako en 2014, faisant 109 cas. Nous nous sommes alors proposé d’analyser les facteurs
liés à cette épidémie afin de comprendre leur niveau d’association à celle-ci et de fournir des
pistes aux autorités pour la prise des mesures de prévention ciblées.
Méthode : Il s’agissait d’une étude cas-témoin. Les cas constituent tous les cas confirmés de
rougeole à Bamako en 2014 et les témoins tous les cas suspects de rougeole mais non
confirmés et les cas notifiés de méningite, d’ictère férile et de PFA en 2014 à Bamako. Notre
échantillon était constitué de 96 sujets sélectionnés selon un échantillonnage non exhaustif
pour les cas (48) et aléatoire simple pour les témoins (48). Les données ont été collectées dans
les formulaires de notification des cas et les rapports d’investigation et analysées par le
logiciel SPSS version 20.
Résultats : L’analyse uni variée montre que le risque de rougeole était plus élevé chez les non
vaccinés par rapport aux sujets vaccinés OR = 2,55 (1,12 – 5,82). Le risque n’a pas été
significatif pour les sujets ayant un contact avec un malade OR = 5,77 [0,67 – 49,61]. Les
participants n’ayant pas eu la vitamine A ont un risque plus élevé par rapport à ceux qui n’en
ont pas eu OR = 2,83 [1,20 – 6,65]. La résidence est significativement associée à la rougeole
(p < 10-3
). Dans le modèle final (analyse multi variée), aucune des caractéristiques étudiées
n’est significatives. Conclusion : la rougeole est influencée par le statut vaccinal et l’administration de la
vitamine A. Mais à l’analyse multivariée, ces influences ont été non significatives. Par
conséquent les autorités doivent en tenant compte de ces résultats coupler la vaccination
contre la rougeole à l’administration de la vitamine A