Avantages du couplage du dépistage de masse de la malnutrition à la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier
Résumé
Contexte : tout comme le paludisme la malnutrition aiguë reste un problème de santé publique au Mali (SMART 2015) (1). Dans le district sanitaire Gao la période de soudure coïncide avec celle de la saison des pluies. Et c’est pendant cette période de l’année que le paludisme et la malnutrition atteignent leurs pics épidémiologiques. L’association entre le paludisme et la malnutrition est particulièrement létale. Une étude sur les avantages du couplage du dépistage de la malnutrition aiguë à la CPS pourrait aider à renforcer la surveillance de ces deux maladies et de réduire la morbidité et la mortalité liées à cette association. Objectifs : évaluer les avantages du couplage du dépistage de la malnutrition aiguë à la campagne de chimioprévention du paludisme saisonnier sur la lutte contre la malnutrition aiguë. Matériels et méthode : l’étude a inclus respectivement 50 677 ; 59 244 ; 59 685 ; 67 454 du 1er au 4ème passage de la campagne CPS. La population concernée était celle des enfants de 3 à 59 mois du district sanitaire Gao. Elle a duré d’Août à Décembre 2015. Le registre CPS, les fiches de synthèse (CPS, dépistage MUAC) et les registres de rapports trimestriels d’activités ont étés utilisés pour récolter les données. Résultats : Le taux de couverture CPS et couverture dépistage MUAC était respectivement de 98,48% et 30,08%. La prévalence du paludisme était de 0,67%. Celle de la malnutrition aiguë était à 3,05%. La comparaison annuelle des données nutritionnelles des périodes d’Août à Novembre entre 2014 et 2015 montre une nette augmentation des taux d’admission de la malnutrition aiguë globale. Conclusion : l’intégration du dépistage de masse de la malnutrition à la CPS a permit de dépister un important nombre d’enfants pendant la période la plus critique et de les référer au protocole de prise en charge (PCIMA), de dépister un nombre important de cas de paludisme. Cette situation a contribué à l’optimisation des ressources déployées pour la surveillance de ces deux maladies qui sont le paludisme et la malnutrition.