Prise en charge chirurgicale des péricardites dans le service de chirurgie thoracique de l’Hôpital du Mali
Résumé
INTRODUCTION : Les péricardites regroupent l’ensemble des affections inflammatoires de
l’enveloppe séreuse du coeur que constitue le péricarde [1]. On distingue les péricardites
sèches, liquidiennes et chroniques constrictives. La prise en charge chirurgicale concerne les
péricardites liquidiennes et/ou constrictives.
OBJECTIF : Etudier les aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques des
péricardites dans le service de chirurgie thoracique de l’hôpital du Mali.
PATIENTS ET METHODES : Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive allant de janvier
2012 à décembre 2020. Tous les patients pris en charge pour Péricardite liquidienne et/ou
chronique dans le service de Chirurgie Thoracique quel que soit l’âge ont été inclus dans
l’étude. Les données épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques ainsi que la surveillance
ont été analysées.
RESULTATS : Au total nous avons colligés 84 dossiers sur 4708 soit une fréquence de 1,78%.
L’âge moyen était de 34,8 ans avec des extrêmes de [7–78ans]; un sex-ratio de 0,83 et 62,5%
de démunis.
Le diagnostic était clinique et para clinique basés sur la dyspnée (100%), la douleur thoracique
(97,6%), la toux (90,5%), un assourdissement des BDC (88,1%), un syndrome d’ICDte (78,6%) et
L’Echo Doppler Cardiaque (100%), Radio Thorax face (97,6%) et la TDM Thoracique (26,2%).
La péricardite aigue avec un épanchement circonférentiel étaient retrouvée 92,9% des cas.
Les indications chirurgicales : les stades III et IV échographiques dans 40%, les Stade II avec
instabilité hémodynamique dans 28,6%, les pyopéricardes 23,8% et une péricardite chronique
constrictive dans 6% des cas.
Il a été réalisé un drainage péricardique chirurgicale dans 78,7% et une décortication
péricardique dans 6% des cas avec ou sans drainage pleural. Nous avons aussi réalisés des
gestes associés comme le drainage pleural dans 25,9% et une ponction écho-guidée dans 14,3%
des cas.
Les infectieuses dominaient notre étude avec (41,7%) grâce l’ECBC du liquide + Biopsie du
péricarde et répartie entre les infections bactériennes (22,6%), tuberculose (14,3%), le VIH
(3,6%) et fungique (1,2%). Nous avons retrouvés 38,1% de péricardites idiopathique et 8,3 %
d’étiologies cancéreuses.
L’évolution était favorable dans 90,5% mais aussi 25% de complications dominées par les les
trouble de rythme avec 11,3% des cas. Une mortalité de 9,5% dominée par les septicémies avec
3,6% des cas.
DISCUSSION : L’effectif de 84 avec une fréquence 1,78% est comparable à plusieurs études dans
notre région [32,33]. L’âge jeune et la précarité étaient retrouvées par plusieurs auteurs
Africains [3,32–34].
Les diagnostiques et les indications chirurgicales étaient surtout cliniques, échographiques et
scannographiques dont l’étiologie infectieuse concordait avec des séries Africaines [5,32,34].
Le drainage chirurgicale dominait notre étude comme celui de Yena S [5] mais avait une
décortication supérieure pouvant s’expliquer par le retard d’admission des patients et la
vulgarisation de l’échographie trans-transthoracique.
Les péricardites idiopathiques (38,1%) pouvant s’expliqués par les grippes saisonnières non
diagnostiquées. la dissection Aortique et les étiologies coronaires largement sous-estimés (00%
et 1,2%) or 25% de troubles de cinétique segmentaire à l’écho pouvant s’expliquer par
l’absence de coronarographie, l’accès à angio-scanner et un service de chirurgie cardiaque.
Il y’avait une corrélation entre le geste chirurgical et le stade échographique (P<0,0001), mais
aussi entre les troubles de cinétiques segmentaire et la mortalité (P=0,01)
CONCLUSION : La péricardite est une affection dont la prise en charge chirurgicale est fonction
des signes cliniques, du stade échographique et de la constriction.
Les étiologies sont surtout infectieuses et idiopathiques, la complication majeure est la
septicémie et la mortalité interpelle les affections coronaires.