Evaluation de l’activité des Soins Après Avortement au Centre de Santé de Référence de la Commune V du District de Bamako.
Résumé
Nous avons réalisé une étude transversale, prospective et descriptive sur l’activité des Soins Après Avortement dans le Centre de Santé de Référence de la Commune V du District de Bamako du 1erjanvier 2014 au 31 décembre 2014. Elle avait pour objectif de rapporter le bilan d’activité d’une année de l’unité de Soins Après Avortement au Centre de Santé de Référence de la Commune V. Nous avons enregistré 384 cas d’avortement sur9429 grossesses prises en charge soit une fréquence de 4.07%. Les avortements précoces étaient au nombre de 305 cas soit 3,24%. La majorité de nos patientes avait un âge compris entre 15 – 44 ans. Le motif de consultation le plus fréquent était la métrorragie avec 69.2%. Les multigestes et les multipares étaient les plus représentées avec respectivement 50,8% et 29,2%. Les patientes qui ont bénéficié d’une aspiration manuelle intra utérine représentaient 76% et celles ayant été sous protocole misoprostol étaient 21%. Au cours de notre étude nous avons enregistré 50 cas de complications liées à l’avortement: 05 cas d’hémorragie abondante, 03 cas d’état de choc hémorragique et 42 cas d’avortement septique. Les complications liées à l’AMIU ont été : 31 cas d’évacuation incomplète qui se sont compliqués d’hémorragie (27cas) et d’infection (4cas). Nous n’avons pas enregistré de complications liées à l’utilisation du misoprostol. L’unité SAA ne fournit pas de méthodes de planification familiale sur place. Ainsi 46,5% de nos patientes ont refusé la contraception. De sa création en 2006jusqu’en 2014, l’unité SAA a formé au total 28 prestataires de soins qualifiés par le transfert de compétence. Les sages-femmes représentaient 60,7% de l’effectif. En 2014,3 Sages-femmes, 1 DES et 2 Sages-femmes stagiaires ont été formés. L’avortement constitue un problème de santé publique au Mali. La meilleure connaissance et l’utilisation rationnelle des méthodes contraceptives pourraient réduire le taux d’avortement.