Étude sur les dysthyroïdies dans le service de médecine interne du CHU du Point G
Résumé
Introduction La dysthyroïdie fait référence à toutes les affections thyroïdiennes caractérisées par une sécrétion permanente et désordonnée des hormones thyroïdiennes. Méthodologie Il s'agissait d'une étude descriptive avec collecte rétrospective de données qui s'est déroulée sur une période de 4 ans et 2 mois, allant du 1er janvier 2016 au 29 février 2020 et prospective sur 10 mois, allant du 1er mars 2020 au 31 décembre 2020, en médecine interne du CHU Point G. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux et saisies et analysé avec SPSS. Résultats Le but de notre étude était de déterminer la fréquence de la dysthyroïdie dans le service de médecine interne du CHU Point G. Au cours de cette période, nous avons consulté et/ou hospitalisé 8516 patients, dont 337 souffraient de dysthyroïdie ; une fréquence hospitalière de 3,95 %. À la fin de notre étude, 48, 1 % de nos patients avaient entre 41 et 60 ans avec un âge moyen de 43,74 ± 15,14 ans et des extrêmes de 10 et 90 ans. Elles ont une claire prédominance dans le sexe féminin avec 82,2 % avec un sex-ratio de 0,22. La méthode de découverte était soit le goitre (28,2 %), soit des signes cliniques d'hyperthyroïdie : les palpitations, la perte de poids, l’insomnie avec 56,1 %, 54 %, 31,8 %, respectivement, ou des signes de l’hypothyroïdie : les céphalées, l’asthénie, la constipation avec 9,8 %, 6,5 % et 5,6 % respectivement. Biologie : La TSHus était faible dans toutes les hyperthyroïdies et élevée chez tous les patients hypothyroïdiens, 95,3 % de nos patients atteints d'hyperthyroïdie avaient des taux élevés de FT4 et 88,3 % de nos patients sous l'hypothyroïdie avaient des taux bas de FT4. Sur les 18 de nos patients qui ont effectué un examen cytologique, 27,78 % avaient un adénome vésiculaire de la thyroïde. Le signe échographique le plus fréquent était un goitre multinodulaire trouvé chez 36,21 %, suivi d'un goitre hypervascularisé dans 21,26 %. Dans les étiologies : 24,9 % des hyperthyroïdies étaient dues à la maladie de Basedow, suivie de 7,9 % de goitre multinodulaire toxique et dans les hypothyroïdies, 30 % ont subi une thyroïdectomie, suivi d'une hypothyroïdie post médicamenteuse 10 % (néomercazole). Onze virgule deux pourcent (11,2 %) des hyperthyroïdies et 8,3 % des hypothyroïdies étaient compliquées de cardiothyréose, suivie de la stérilité avec 0,7 % et 1,67 % respectivement. Dans le traitement de l'hyperthyroïdie, l'ATS a été utilisé à 98,92 %, les bêtabloquants 43,68 %. Les hormones thyroïdiennes ont été associées au traitement de l'hyperthyroïdie dans 3,97 % des cas. Le traitement de l'hypothyroïdie consistait une substitution en HT dans 98,33 %, les ATS étaient associés au traitement de l'hypothyroïdie dans 11,67 % des cas. Le traitement radical par thyroïdectomie totale est effectué chez 15 patients (4,45 %) des cas. L’évolution a été favorable dans 78,93 %. Conclusion La dysthyroïdie est une maladie courante, principalement chez les femmes quarantenaires. L’expression clinique est polymorphe. Les causes les plus courantes sont la maladie de Basedow et la thyroïdectomie. Le traitement consiste en une prise en charge multidisciplinaire.