Étude de l’Organisation Nucléaire dans les Cellules Circulantes Urinaires du Cancer de la Vessie
Résumé
Le cancer de la vessie est dû à une prolifération excessive de cellules anormales de la paroi vésicale. Il est considéré comme le 3ème et le 5ème cancer chez l'homme et la femme, respectivement, selon le registre malien des cancers. En 2015, elle était la première cause de décès par cancer dans le service d'urologie du CHU-Point G. Le pronostic sombre des patients atteints du cancer de la vessie pourrait être dû à la présence de formes agressives, associées à une instabilité génomique. Cette instabilité pourrait être déterminée en étudiant l'organisation nucléaire télomérique des cellules cancéreuses. Objectifs : Étudier l’organisation nucléaire des télomères dans les cellules circulantes urinaires des patients souffrant du cancer de la vessie. Méthodologie : Les données cliniques ont été collectées à partir des dossiers cliniques des patients. Nous avons utilisé des préparations cytologiques à partir de cellules circulantes urinaires des patients pour évaluer l’organisation nucléaire des télomères. La technique 3D-FISH télomères, la microscopique à epifluoresence 3D et le logiciel TeloView d’analyse des télomères ont été utilisés pour évaluer l’organisation nucléaires des télomères. Les données cliniques et télogénomiques ont fait l’objet d’analyses statistiques. Résultats : Nous avons observé que 6 des 10 patients étaient des femmes. Les tranches d’âge les plus représentées étaient 40-50 ans et 60-70 ans. L’âge moyen des patients était de 56 ans avec des extrêmes de 33 ans et 87 ans. Le carcinome épidermoïde était le type histologique le plus représenté. La médiane de survie des patients était de 90 jours et la majorité des patients était décédée au cours des 120 jours après le diagnostic. Nous avons mis au point la technique 3D-FISH télomères pour évaluer l’organisation nucléaire des télomères à partir de cellules urinaires circulantes. La concentration et le temps de pepsine, la température et le temps d’hybridation, et le temps et la température de lavage étaient les conditions techniques qui ont été optimisées. Nous avons observé que les cellules cancéreuses présentaient plus de télomères et d’agrégats télomériques, mais des télomères plus courts que ceux des cellules normales. Les noyaux des cellules tumorales étaient deux fois plus grands que ceux des cellules normales. L’indice de distribution nucléaires des télomères qui correspond à l’index de prolifération cellulaire était aussi deux fois plus élevé dans les cellules cancéreuses par rapport aux cellules normales. Enfin, les télomères des cellules cancéreuses avaient une localisation nucléaire plus centrale que ceux des cellules normales. En outre, nous avons constaté que les cellules cancéreuses étaient plus hétérogènes que cellules normales. Enfin, nous avons remarqué qu’il y avait une tendance vers une association entre le stade avancé du cancer de la vessie et le niveau d’altération de l’organisation nucléaire des télomères. En conclusion le cancer de la vessie est un véritable problème de santé publique au Mali. L’acquisition d’un biomarqueur pourrait être un tournant décisif dans la prise en charge de cette pathologie au Mali et même dans le monde.