dc.description.abstract | Au Mali la lutte antivectorielle est basée sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) et la pulvérisation intradomicilaire (PID). Cette PID était mis en oeuvre dans le district sanitaire de Koulikoro de 2008 à 2016. Mais depuis l’arrêt de la PID en 2016 dans ce district aucune étude entomologique et parasito-clinique n’a été menée pour examiner les tendances des indicateurs entomologiques et parasito-cliniques de la transmission. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce travail dont le but est de comparer les indicateurs de la transmission pendant et deux ans après l’arrêt de la PID dans le district Koulikoro. L’étude a été réalisée dans les villages de Koula et de Karadié en 2016 pendant la PID et en 2018 après l’arrêt de la PID. Des captures au pyrèthre ou "Pyrethrum spray-catch" (PSC) et par aspirateurs à bouche ont été organisés mensuellement pour déterminer les paramètres entomologiques de la transmission et un suivi passif des cas de paludisme chez les enfants âgés de 6 mois à 10 ans a été établi pendant les deux périodes. Anopheles gambiae s.l. était la seule espèce vectrice rencontrée pendant les deux périodes et était composé de 3 espèces : An.coluzzii, An.arabiensis et An.gambiae. Parmi toutes ces espèces, An.coluzzii était l’espèce majoritaire aussi bien en 2016 pendant la PID (96%, N= 93) qu’en 2018 après l’arrêt de la PID (82%, N= 204). La densité moyenne d’An gambiae s.l. par case était 8,42 fois (5,90/0,70) plus élevée deux ans après l’arrêt de la PID que pendant sa mise en oeuvre. Le taux d’agressivité moyen était plus élevé après l’arrêt de la PID (8,11±7,28 piqûres/personne/mois) que pendant la PID (2,98±2,82piqûres/personne/mois). Le taux d’anthropophilie moyen était de 72,95% pendant la PID et de 76,42% après l’arrêt de la PID. Les spécimens collectés et testé par ELISA, ne nous a pas permis de révéler une infection à P. falciparum pendant la PID. Mais deux ans après l’arrêt de la PID, le taux d’infection était de 14,82. Le TIE moyen était de 1,22 piqûres infectantes par personne par mois Après l’arrêt de la PID. Le taux d’incidence moyen observé après l’arrêt de la PID était de 3,75 fois (15/4) plus élevé que celui observé pendant la PID. En conclusion cette étude a montré une recrudescence de la transmission du paludisme avec une augmentation de tous les indicateurs entomologiques et de l’incidence dans le district sanitaire de Koulikoro deux ans après l’arrêt de la PID. | |