Épidémiologie et prise en charge des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus dans la commune II du district de Bamako
Résumé
Objectif : Évaluer le profil épidémiologique des lésions précancéreuses et cancéreuses des femmes provenant de la commune II du District de Bamako. Méthodologie :Nous avons réalisé une étude transversale, descriptive et analytique allant de 01 janvier 2010 au 31 Décembre 2017 (8 ans).Les données ont été saisies à l’aide des logiciels Access 2010 et SPSS (version 12.0 ; 16.0 et 20.0).Les analyses statistiques ont été effectuées sur le logiciel SAS 9.4. Nous avons calculé des moyennes, médianes et pourcentages selon le type de variable. les tests statistiques utilisés étaient le Kh2, l’Odds ratio et son intervalle de confiance. Résultat :Parmi les 9058 femmes provenant de la commune II qui ont été dépistées pour le cancer du col utérin durant la période du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2017, 99,1% sont venues d’elles-mêmes pour le dépistage.Les femmes âgées entre 25 à 29 ans étaient les plus représentées dans cette étude (17,4%). -Durant la période de l’étude, la prévalence d’anomalies cellulaires détectées par l’IVA était de 6.7% (604/8984) et celles détectées par l’IVL était de 7,1% (627/8988). Enfin, les cas de suspicion de cancer ont représenté 0,7% pour les deux tests.La prévalence des lésions précancéreuses était de 3,3% et celle des lésions -cancéreuses de 0,8%.Les traitements les plus fréquemment utilisés étaient la cryothérapie, la RAD et la radio-chimiothérapie.Le taux de suivi était très faible chez les femmes avec lésions de bas grade, et ce, pour le suivi de 3 mois, 6 mois et 12 mois. Par contre, les femmes avec lésions CIN2 et CIN3 avaient un meilleur taux de suivi pour toute la période. Le principal facteur de risque des lésions précancéreuses et cancéreuses du col utérin était l’âge dans notre étude.Chez 25,3 % des femmes dépistées, on retrouve l’utilisation une méthode contraceptive.Le nombre de gestité constitue également un facteur de risque avec 29,7 % chez les paucigestes et 27,1 % chez les multigestes.Couverture générale en dépistage du cancer du col utérin chez les femmes de 15 à 80 ans était de 8,9% dans la commune II (9057/101816), avec couverture maximale observée chez les femmes âgées de 35 à 39 ans. Conclusion :Le cancer du col de l’utérus demeure un problème de santé publique dans les pays en développement. Les méthodes visuelles (IVA/IVL) constituent une alternative moins coûteuse par rapport au frottis cervico-vaginal et fournissant des résultats immédiats dans le dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses.